INTRODUCTION :
Le confucianisme est l’une des plus anciennes
écoles de pensées. En effet, elle est apparue il y’a environ 2500 ans en Asie,
et plus précisément dans la chine féodale au temps des "printemps et des
automnes". Le Confucianisme a pour père fondateur Confucius ou Kongfuzi
née vers 551 av J-C, cependant la plupart de sa doctrine nous a été livrée par
ses élèves à l’instar de Mencius ou encore de Xunzi. La doctrine du
Confucianisme est constituée des «six classiques» composée du livre des odes,
du livre des annales, du livre des mutations, du livre des rites, du livre de
la musique et des annales des printemps et automne qui furent considérées comme
les premiers outils de l’enseignement et de l’apprentissage en ce qui concerne
l’éducation chinoise, et des "entretiens familiers"(lunyu) entre les
disciples et le maitre. Ces différents écrits sont récapitulés pour la plupart
dans les "Quatre livres" rédigés par la figure la plus éminente du
néoconfucianisme, Zhu Xi. Ainsi le Confucianisme, est un courant de pensée qui
place la recherche de l’harmonie dans le monde au centre de toutes les actions
humaines, car ce n’est que par la recherche de l’harmonie que l’être-humain
peut parvenir à la pleine réalisation de soi et à son bonheur. C’est en ce sens,
que Confucius ne pensera plus que l’éducation ne doit être réservée qu’aux
dignitaires ou au gouvernement, mais à toutes les souches de la population,
pauvres ou riches. A quoi renvoi donc le confucianisme ? Et quel est
l’intérêt de son étude dans notre cour de communication interculturelle. Afin
de répondre à ces questions, nous présenterons en première partie l’école de
pensée dite du Confucianisme, et en seconde partie l’intérêt du Confucianisme
pour notre monde.
•
LE
CONFUCIANISME
Dans la philosophie confucéenne, l’homme est placé au centre de tout mais
il n’existe qu’à travers ses relations avec autrui. L’homme n’est donc pas
considéré comme un sujet à part entière comme c’est le cas en Occident. Cette
conception de l’homme exclut tout comportement individualiste et considère que
l’individu ne peut s’épanouir qu’en prenant en compte les besoins d’autrui. En
outre, si l’homme est placé au centre de tout, cela implique que l’objectif
premier de tout gouvernement est de veiller au bien-être des gouvernés. Ainsi,
il est important de dire que Confucius ne se présentait pas comme le créateur
d'une nouvelle religion. Il se voulait le continuateur de la tradition
religieuse de l'Antiquité qui, selon lui, avait été perdue ou oubliée. Le
confucianisme, élaboré entre le IIIe et le Ier siècles avant notre ère par ses
disciples, est plutôt une suite de critères éthiques régissant les relations
humaines et sociales.
•
La Doctrine
Confucéenne
La pensée de Confucius modèle un idéal de l’homme. Il s’agit de réaliser
dans sa personne et dans son action la vertu et la morale. L’enseignement de
Confucius est donc par nature centré sur un idéal pratique, on pourrait même
dire politique. Cette préoccupation du politique est indissociable de sa
conception de l’homme; il semblerait, en effet, que l’ordre politique et
l’ordre social ne font qu’un. L’idéal proposé par Confucius est le jun-zi ou
“l’homme de bien”, qui littéralement traduit du chinois signifie “fils du
souverain”. L’Homme, et en premier lieu le prince doit devenir un jun-zi. Il
peut y parvenir par des exercices de tenue rituelle, par des principes de
perfectionnement individuel: la maîtrise de ses gestes, de ses actions, de ses
sentiments. Un homme accompli a trois vertus principales:
· La vertu REN : elle symbolise les
meilleures qualités de l'homme. C’est la disposition d’esprit affectueuse et
indulgente, effort de tous les instants et de toute une vie, par le contrôle de
tous les détails de sa conduite quotidienne.
· La vertu YI: observation des
règles de vie en société
· La vertu SHU: elle symbolise le
respect d’autrui et de soi-même et est exprimée par la règle d’or de Confucius:
“ne faites pas a autrui ce que vous ne
voulez pas que l’on vous fasse!”
Le jun-zi doit avoir une formation morale et intellectuelle pour pouvoir
prendre part dans le gouvernement. En effet, le jun-zi doit tendre entièrement
vers la réalisation du Souverain de
Bien. Ce dernier ne désigne pas un Bien abstrait, absolu, mais le bien
qu’un homme peut faire à un autre.
Ainsi lorsqu’un de ses disciples lui demanda que faire pour devenir un homme de
Bien, Confucius répondit “Cultiver en soi
la capacité de conforter les autres... Cultiver en soi la force de donner au peuple paix et
réconfort”.
D’autres vertus confucéennes importantes nous renvoient à la piété filiale,
l'amour fraternel, la loyauté, l'indulgence, le perfectionnement de soi-même,
la bonne organisation, la bonne administration, l'équité. La piété filiale
consiste à vénérer ses parents d'un cœur plein de respect, l'amour fraternel
consiste à vivre en bon accord avec ses frères et sœurs; la loyauté consiste à
rester fidèle au roi; l'indulgence consiste à se conduire avec les autres comme
on voudrait que l'on se conduise avec nous; le perfectionnement de soi-même
consiste à se corriger de ses défauts; la bonne organisation consiste à
maintenir l'ordre dans sa famille; la bonne administration consiste à bien
administrer son pays; l'équité consiste à bien gouverner l'empire pour qu'il
soit en paix.
Ainsi, on peut bien se rendre compte que les préceptes de la morale
individuelle guident l’esprit politique du Confucianisme. La morale et la
politique vont être liées dans la pratique, d’où l’importance de l’éducation
dans l'humanisme confucéen en tant que facteur d’amélioration constant.
•
Les Rapports A La Société Et A L’éducation
Confucius fonde son
enseignement sur la recherche de l’harmonie, cependant il a conscience de
l’imperfectibilité de l’homme c’est pourquoi il préconise alors la recherche de
la voie(Dao) à tout homme car tout homme est capable d’y arriver du fait qu’il
possède en son cœur la loi naturelle qui lui permet d’atteindre l’invariable
milieu. Confucius dira à cet effet," La loi que le Ciel a mise dans le
cœur de l’homme s’appelle la loi naturelle. L’observation de la loi naturelle
s’appelle la voie. Réparer la voie cela
s’appelle enseigner". De même "l’homme vertueux reste dans l’invariable milieu ; celui qui
n’est pas vertueux s’en écarte. Pour ce qui concerne l’invariable milieu,
l’homme vertueux ne s’en écarte jamais, parce qu’il est vertueux ; celui
qui n’est pas vertueux n’évite et ne craint rien, parce qu’il est
vicieux".
En effet, pour Confucius,
le souverain, « l'étoile Polaire » autour de laquelle tournent les autres
astres gouverne grâce à un décret, un mandat qu'il a reçu du Ciel. Mais le
prince est tenu de se comporter comme un homme de qualité, un sage (junzi),
en montrant sans cesse l'exemple, car c'est par sa conduite d'homme vertueux
qu'il mènera à terme la transformation bénéfique des « hommes de peu » (xiaoren).
Ainsi, son mandat céleste l'oblige à devenir un éducateur. Toutefois, pour bien
former les individus, il est nécessaire d'être éduqué soi-même. Or, pour
Confucius, c'est par l'étude et la pratique du bon gouvernement que l'on se
forme à l'image du junzi. En définitive, gouverner par la vertu ne peut
qu'apporter la vertu : « Si un homme sait
se gouverner lui-même, quelle
difficulté aura-t-il à gouverner l'État ? Mais celui qui ne sait pas se gouverner lui-même, comment pourra-t-il
gouverner les autres ? » De même, au seigneur Ji Kang qui lui
demandant s'il fallait punir les individus, Confucius aurait répondu : « Pour gouverner le peuple, avez-vous besoin de la peine de mort ? Soyez vous-même vertueux
et votre peuple sera vertueux. » Ainsi
le sens du devoir et l'exemplarité sont-ils des notions primordiales pour
Confucius. Mais un prince,
aussi puissant et cultivé soit-il, n'est pas forcément un junzi, car les seuls à
cultiver la vraie vertu sont « les sages » (sheng), dont l'Antiquité
a donné les modèles. Chacun peut toutefois s'essayer à la sagesse et devenir un
homme de bien en cultivant les vertus cardinales : l'altruisme, l'humanité (ren)
et le respect d'autrui (yi). Il convient de respecter les
rites et les conventions sociales (li). Car, c'est par la
bienveillance, l’équité, le respect, la droiture et la piété filiale, que l'on
peut accéder à la vertu (de) et atteindre la Voie de la
Nature (dao). Fondant ses principes de gouvernement sur sa « théorie de
la nature humaine », Confucius est
ainsi un théoricien de l'Ethique sociale : il propose une Morale appliquée à la
science politique qui se confond avec la science de la nature.
Partant du principe politique qu’il faut de la vertu pour gouverner et
observant, sur le plan psychologique, que « par leur nature, les hommes sont
proches, mais que c’est dans leurs pratiques qu’ils divergent », Confucius
montra que l’éducation joue un rôle fondamental dans le développement de la
société tout comme dans la formation de l’individu. Non seulement l’éducation
offre un moyen et ouvre une voie pour assurer le règne de la vertu, mais elle
peut aussi modifier la nature humaine et l’améliorer qualitativement. En
élevant le niveau de moralité de chacun, c’est la société tout entière qu’elle
rend plus vertueuse : lorsque dans le royaume, chacun agit avec droiture, alors
le royaume est bien administré, dans l’ordre et selon la loi.
•
APPORT DU CONFUCIANISME DANS LA COMMUNICATION
INTERCULTURELLE
Il fait bon vivre là où il y a de l’humanité, c'est-à-dire là où l’être
humain est vraiment humain. Tout au long de ses entretiens avec ses disciples,
Confucius explique, directement ou indirectement, quelles sont les attitudes et
les comportements à adopter pour être vraiment humain.
•
L’humanité
Dans Le Confucianisme
Dans les Entretiens de Confucius, le terme « ren
» est un des termes utilisés le plus fréquemment. En ce qui concerne le ren
proprement dit, Confucius n’a pas fourni de définition précise ; il parlait de
ce qu’est le ren en répondant aux questions posées par ses différents disciples
:
•
Fan Chi demande qu’est-ce que le ren. Le Maître dit : « C’est aimer les hommes
» (Entretiens de Confucius,
chap.12-22)
•
Zigong demande ce qu’est le ren. Le Maître dit : « Pratiquer le ren, c’est
commencer par soi-même : vouloir établir les autres autant que l’on veut
s’établir soi-même, et souhaiter leur réussite autant qu’on souhaite la sienne
propre. ». (Entretien de Confucius,
chap.6-28)
•
Fan Chi demande ce qu’est le ren. Le Maître dit : « C’est s’attaquer d’abord au
plus difficile avant de penser à la récolte. » (Entretiens de Confucius, chap.6-20)
•
Yan Hui demande ce qu’est le ren. Le Maître dit : « L’homme de ren est celui
qui fait effort sur lui-même pour revenir au rituel. » (Entretiens de Confucius, chap.12-1)
•
Zhong Gong demande ce qu’est le ren. Le Maître dit : « En public, comporte-toi
toujours comme en présence d’un invité de marque. Au gouvernement, traite le
peuple avec toute la gravité de qui participe à un grand sacrifice. Ce que tu
ne voudrais pas que l’on te fasse, ne l’inflige pas aux autres. » (Entretiens de Confucius,
chap.12-2)
•
Sima Niu demande ce qu’est le ren. Le Maître dit : « L’homme de ren est un
homme qui parle peu. » (Entretiens de
Confucius, chap.12-3)
•
Alors que Fan Chi pose à nouveau la même question, le Maître dit : « Courtois
et posé dans la vie privée, diligent et sérieux dans la vie active, loyal dans
ses relations humaines : tel il est et tel il restera, dût-il se rendre chez
les barbares de l’Est et du Nord. » (Entretiens
de Confucius, chap.13-19)
•
Zizhang demande ce qu’est le ren. Le Maître dit : « Se rendre capable de
pratiquer cinq choses sous le Ciel, voilà le ren. Quelles sont-elles ?
Déférence, grandeur d’âme, honnêteté,
diligence et générosité. La déférence vous fait respecter de tous, la grandeur
d’âme vous gagne le cour du peuple, l’honnêteté vous vaut la confiance
générale, la diligence assure l’efficacité de vos entreprises et c’est par la
générosité que vous mériterez le service des autres. » (Entretiens de Confucius,
chap.17-6)
En rappelant
que Confucius pratique une pédagogie qui varie en fonction de l’aptitude de ses
élèves, on peut comprendre pourquoi les réponses données par Confucius à propos
du ren sont différentes. Toutefois, à travers toutes ces réponses a priori
disparates, il n’est pas difficile de voir qu’elles possèdent un point en
commun. Ce dont Confucius parle quand il évoque le ren fait référence à la
manière selon laquelle un homme agit dans sa relation avec les autres. Il est
intéressant de noter que le caractère chinois « ren » se compose de deux
éléments : homme et deux. Cela nous permet donc de comprendre que le ren est
quelque chose concernant deux hommes. Rappelons-nous que le centre de la
préoccupation confucéenne est l’humanité et que le rêve de la vie de Confucius
est d’ordonner à nouveau une société qui était à l’époque en désordre ; on peut
en déduire que le ren est l’ensemble des comportements vertueux exigés de
l’homme qui vit avec d’autres hommes dans le monde, c’est-à-dire ce qu’un homme
doit faire en faire face d’un autre homme. C’est pourquoi Confucius disait que
le ren consiste à « aimer les autres », que « pratiquer le ren, c’est commencer
par soi-même : vouloir établir les autres autant que l’on veut s’établir
soi-même, et souhaiter leur réussite autant qu’on souhaite la sienne propre »,
que « ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse, ne l’inflige pas aux autres.
». En ce qui concerne le rite, la déférence, la grandeur d’âme, l’honnêteté, la
diligence et la générosité, ce ne sont que les manifestations du ren. Enfin
apprendre le ren, c’est apprendre comment être un homme de bien, pratiquer le
rite, la déférence, l’honnêteté, la générosité, etc., afin que s’accomplisse sa
nature humaine.
•
L’universalité De La Morale Du
Confucianisme
Ce qui rend possible l’universalité de la
morale de Confucius, c’est qu’elle n’exige la croyance en aucun dogme religieux
et qu’elle part de l’observation objective des comportements humains.
Reconnaissance de l’ignorance humaine, respect des croyances et ambivalence de
la nature humaine sont les racines de la morale de Confucius, morale qui
indique la voie pour devenir vraiment humain.
Les commentaires de Confucius à propos de la
nature humaine ont pour unique fondement son savoir et son expérience personnelle.
Il ne s’appuie sur aucune croyance particulière mais les respecte toutes,
partant du principe qu’elles détiennent peut-être une part de vérité. Le Maître
dit (VI.22) :
« Traiter les gens avec justice, respecter
les esprits et les dieux tout en gardant ses distances, on peut appeler cela de
la sagesse. »
Ce qui rend possible l’universalité de sa
morale c’est le fait qu’elle n’exige la croyance en aucun dogme religieux et
qu’elle part de l’observation objective de la société et des comportements humains.
Vingt-cinq siècles passés, la plupart des Entretiens
de Confucius conservent leur sens et leur valeur, raison pour laquelle ils
suscitent encore autant d’intérêt.
Le Maître dit (XI.12.) :
« On ignore ce qu’est la vie, comment
savoir ce qu’est la mort ? »
En savons-nous beaucoup plus sur la vie et la
mort ? Sur la mort, pas vraiment. Nous avons un choix illimité de
croyances mais très peu de connaissances scientifiques, si ce n’est quelques
constatations de l’arrêt des mécanismes de la vie. Doit-on en déduire que les
croyances n’ont aucun fondement ? Non, mais le doute s’impose en attendant
une preuve rationnelle de l’objectivité ou de la subjectivité de ces
hypothèses. Sur la vie, nous en savons un peu plus, mais rien de vraiment
significatif du point de vue de son sens et par extension du sens de
l’existence humaine. Nous continuons donc modestement dans l’ignorance et le
respect des croyances, une ignorance et un respect qui, comme pour Confucius,
sont un des fondements de toute réflexion morale sur la façon dont l’être
humain devrait se comporter pour être vraiment humain. Puisqu’il fait bon vivre
là où l’être humain est vraiment humain, raison suffisante pour essayer de le
devenir.
Le Maître dit (XI.21.) :
« Il parle avec détermination, c’est sûr,
mais est-ce de la noblesse d’esprit ou tout simplement de
l’hypocrisie ? »
Cette observation qui pose la question de la
sincérité des mots et de l’authenticité de la relation entre le langage et la
pensée renvoie à une autre affirmation.
Le Maître dit (XX.3.) :
« Sans comprendre le sens des mots on ne
peut comprendre les êtres humains. »
Confucius constate que les mots sont à double
tranchant, ils permettent de comprendre les autres mais aussi de les tromper.
Les mots servent aussi bien à révéler la pensée qu’à la dissimuler. Il faut
comprendre le sens des mots pour comprendre les autres, mais il faut également
comprendre que les mots des autres n’ont pas forcément le sens que nous leur
donnons. Le décodage du langage humain exige prudence et réflexion. Cette
capacité qu’a l’être humain de se cacher derrière les mots et de s’en servir
comme une arme est une des caractéristiques de la nature humaine qu’il faut
prendre en considération dans l’établissement de normes individuelles et
sociales.
Le Maître dit (IV.6.) :
« Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui
se consacre uniquement au bien ni quelqu’un qui renonce totalement au
mal. »
Il y a des êtres humains qui se consacrent
plus au bien que d’autres, mais même eux, consciemment ou inconsciemment, ne
renoncent jamais totalement au mal. Il y a dans la nature humaine des tendances
contradictoires qui font de l’être humain un être constamment tiraillé entre
ses intérêts personnels et ceux de la société. Certaines tendances font de lui
un être qui ne pense qu’à son plaisir et à ses désirs et d’autres font de lui
un être tourné vers les autres, un être qui fait passer l’intérêt public avant
l’intérêt privé. Que ces tendances soient innées ou acquises n’est pas la
question, ce qui est fondamental c’est qu’elles se manifestent chez tous les
êtres humains. Pour rendre plus claire cette caractéristique de la nature
humaine dont il faut également tenir compte dans toute morale, Confucius
établit la distinction entre deux types d’êtres humains, l’être humain à
l’esprit noble et l’être humain à l’esprit vil.
Le Maître dit (II.14.) :
« Un esprit noble fait passer l’intérêt
général avant l’intérêt particulier, un esprit vil fait passer l’intérêt
particulier avant l’intérêt général. »
Ou encore, Le Maître dit (IV.11.) :
« Un esprit noble recherche la justice, un
esprit vil recherche les faveurs. »
Il est évident que l’intérêt privé et
l’intérêt public ne sont pas forcément inconciliables, mais ils peuvent l’être,
d’où la nécessité de fixer des bornes et de définir des normes.
Les règles de la morale de Confucius reposent
sur quelques principes qui sont les suivants : nous ignorons le sens de la
vie et de la mort ; nous respectons les croyances tout en gardant nos
distances ; nous ne sommes naturellement ni bons ni mauvais, nous sommes
les deux, tantôt égoïstes tantôt altruistes ; notre langage qui reflète
cette dualité sert aussi bien à révéler nos pensées qu’à manipuler les autres
par le biais des idées.
Reconnaissance de l’ignorance humaine,
respect des croyances et ambivalence de la nature humaine sont les racines de
la morale de Confucius.
CONCLUSION :
Analyser à la lumière de ces nuances, nous
pouvons dire que le confucianisme se pose comme une école de pensée dont la
visée première c’est l’épanouissement de l’homme pris de manière générale. En
effet, le confucianisme pose que l’homme ne s’épanoui qu’en rapport avec
l’épanouissement des autres et donc en étant en harmonie avec son environnement
immédiat et lointain. C’est pourquoi nous ne pouvons l’établir comme un système
de croyance mais comme une approche éthique de la vie de l’homme en relation
avec son environnement dans une perspective harmonieuse.
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