Introduction.
La situation fluorescente des grands Empires et royaumes africains à l’instar du Mali, Songhaï, Ghana, a suscité l’intérêt des peuples voisins au point où dès le VIe siècle, l’Afrique entre en relation avec les arabo-islamiques ouvrant ainsi la porte à la colonisation islamique. De cette première rencontre avec le monde islamique, naitra dix siècles plus tard une autre rencontre avec les occidentaux. Ce premier contact avec les européens marque le début de la triste et sombre histoire des peuples africains qui dès le XVe siècle sont extirpés de leur terre sous le prétexte de vouloir « sauver leurs âmes». Quatre siècles après le début de la Traite Negriere, et une fois les grandes misères résolues en Europe, l’Afrique se voit attribuer un nouveau rôle dans son essor. Au début du 19e siècle, l’Afrique attire de plus en plus les regards du monde : c’est le début de l’impérialisme. On entend par impérialisme une doctrine qui préconise une domination politique, économique et culturelle des Etats forts sur les Etats dit « faibles » ou « sauvages ». Trois questions, à savoir comment en est-on arrivée à l’impérialisme (I) ? Comment s’est- elle déroulée(II) ? Et quelles en sont les conséquences (III) ? Nous guideront afin de présenter la situation d’ensemble de l’impérialisme en Afrique.
I. CAUSES
1) Sur le plan humanitaire et démographique
a. Causes humanitaires ou morales
Les européens impérialistes ont souvent évoqués les causes morales pour justifier leur agression et certains penseurs les ont encouragés (Voltaire : « c’est animal s’appelle un homme parce qu’il a le don de la parole et de la mémoire, un peu de ce qu’on appelle la raison et une espèce de visage », Hegel : « pour tout le temps pendant lequel il nous ait donné d’observer l’africain, nous le voyons dans l’état de sauvagerie et de barbarie, et aujourd’hui encore il est resté tel. Le nègre représente l’homme dans toute sa barbarie et son indiscipline »). Les européens prétendent être investis d’une « mission sacrée », celle de « civiliser les primitifs ». Il s’agit de supprimer les guerres intertribales et les razzias d’esclaves, apporter les bienfaits de la médecine aux indigènes et de rependre le christianisme. Ils parlent du « lourd fardeau de l’homme blanc ».
b. Causes démographiques
En liaison avec les progrès scientifiques et techniques, la population européenne connaît une croissance très rapide dans la deuxième moitié du XIXème siècle. Or à partir de 1890, les Etats-Unis absorbent moins d’immigrants. Cette situation pousse donc les immigrants européens à s’intéresser aux terres africaines. C’est pour soutenir cette cause que GAMBETTA déclare : « le peuple étouffe sur le vieux continent ». Animés par toutes ces idées, les Européens se saisissent de l’Afrique et se la partagent après le congrès de Berlin de novembre 1884 à février 1885. Pour la France, il est surtout question de combler le déficit démographique face à l’Allemagne en cas de conflit.
2) Sur le plan politique et économique
a. Causes politiques
Tous les Etats impérialistes croient que l’expansion coloniale est un signe de prestige et de puissance. En outre, les Européens veulent créer des bases stratégiques un peu partout dans le monde, lesquelles serviront de point d’appui et de renfort en cas d’une éventuelle guerre et dans lesquelles les puissances européennes lèveront des armées coloniales à peu de frais. Exemple fait de la France dont Jules Ferry affirme que « la politique coloniale est fille de la politique intellectuelle ».
b. Causes économiques
C’est le fondement même de l’impérialisme car l’industrie exige non seulement les matières premières, mais aussi les débouchés pour les produits finis, or le protectionnisme douanier implanté en Europe (qui occasionnera la crise économique de 1881 à 1895), et la concurrence des nouveaux pays industrialisés va pousser les européens à conquérir les territoires hors d’Europe. Prospecter les possibilités de l’Afrique en plantations et mines, contrôler au besoin ses sources de productions et disposer d’un débouché humain le plus vaste possible pour la consommation tel sera de plus en plus la tendance des capitalistes européens. Ce n’est donc pas un hasard si les pays les industrialisés ont été les plus grandes puissances coloniales.
II. MANIFESTATIONS
1. Différentes phases ou étapes de l’expansion
Les principaux acteurs de l’expansion coloniale ont été les 3M (missionnaires, marchands et militaires) à travers qui les Etats occidentaux imposaient leur volonté. Cette expansion s’est faite en plusieurs étapes :
a. le temps des initiatives locales : 1850-1880
L’expansion coloniale a été pendant longtemps le fait d’initiatives isolées, les Etats répugnent à s’engager hormis quelques exceptions notables, comme la France, en Algérie dès 1830 et la grande Bretagne en nouvelle Zélande en 1840. La rivalité ancienne entre ces deux Etats conduit à privilégier la quête des points d’appui destinés avant tout à s’assurer le contrôle des mers. Les anglais présents au Cap et en inde contrôlent la route des indes et se trouve vers l’extrême Orient (Singapour 1819, Hong-Kong 1842). Les français renforcent leur présence en Afrique notamment en 1854 au Sénégal et dans le pacifique (nouvelle Calédonie 1853).
b. la « course au colonies » (1880 – 1914)
L’expansion coloniale change de nature vers 1880. Les rivalités entre grandes puissances, les difficultés économiques entrainées par la grande dépression suscitent l’adoption des politiques résolument colonialistes. Alors que les français mettent la main sur la Tunisie en 1881, les britanniques occupent l’Egypte en 1882 afin de contrôler la nouvelle route des Indes ouverte par le canal de Suez. De nouvelles puissances comme l’Allemagne et l’Italie revendiquent leur « place au soleil ». La conférence de Berlin de novembre marque l’accélération de la compétition et une vague colonisatrice submerge l’Afrique. Les grands bénéficiaires sont la France et la grande Bretagne qui conquièrent d’immenses territoires respectivement en Afrique occidentale et orientale.
c. l’apogée de la colonisation
Le partage colonial s’achève pour l’essentiel en 1914. Il est accompagné de terribles violences contre les indigènes. Les confiscations de terre et les déplacements des peuples aux ressources de la conquête. Le rêve français d’un empire qui irait de Dakar à Djibouti se heurte au projet anglais de réunir dans un seul et même ensemble des territoires du Caire au Cap. En 1898, à Fachoda sur le Nil, les français doivent reculer. La France et l’Allemagne s’affrontent à propos du Maroc entre 1905 et 1906 (crise de Tanger) et la crise d’Agadir de 1911 nous mène au bord de la guerre. La premier guerre mondiale marque un coup d’arrêt à l’expansion coloniale mais renforce les vainqueurs comme la France et l’Angleterre à qui sont remis les territoires allemands.
Notons cependant que les méthodes employées lors de la colonisation sont multiples. Nous avons par exemple la méthode d’assimilation pratiquée principalement par les français. Elle consistait à imposer aux colonies, leur model de culture et de société. Par exemple lorsque l’on apprenait au colonisé : « nos ancêtres les gaulois », l’éducation n’était pas ainsi à l’avantage des africains qui étaient maintenus sous la botte du colon. A propos de l’assimilation, Guy de Bosschère dans l’Autopsie de la colonisation écrit : « pour le gouvernement colonial, assimiler signifie aliéner fondamentalement le colonisé et lui imposer les lois, la langue et coutumes du colonisateur, sans lui accorder le droit et les privilèges. Cette forme d’assimilation a pour avantage de dépersonnaliser le colonisé donc le soumettre plus aisément »
2. la résistance africaine
Les idées communément reçues de la littérature colonialiste tend à nous montrer que l’Afrique était comme une sorte de vide politique où se côtoyaient l’anarchie, la barbarie, l’esclave, l’ignorance et la misère. Insinuant ainsi que les africains auraient accueilli la colonisation à bras ouvert. Mais en réalité, cette thèse est fausse parce que le nationalisme africain s’est exprimé depuis les premières tentatives de pénétration jusqu'à la reconquête des indépendances. Sous les cendres du colonialisme, un feu vivant dormait, et de temps à autre, se révélait avec éclat. A propos, l’explorateur anglais Stanley écrit : « le 18 décembre, pour mettre fin à nos misères, ces cannibales tentèrent un grand effort pour nous détruire, les uns juchés sur les branches les plus élevés des arbres qui dominaient le village de Ninya Ndjara, les autres embusqués comme des léopards au milieu des jardins ou lovés comme des pythons sur des bouquets de cannes à sucre. Rendus furieux par nos blessures, notre tir se fit plus meurtrier. Les fusils manquaient rarement leur but etc. ». Au pays Mossi par exemple, le roi de Ouagadougou, Naba Koutou, dit Wobgho, répliqua aux propositions de traité des français : « je sais que les français veulent me faire mourir pour prendre mon pays. D’ailleurs, tu prétends qu’ils vont m’aider à l’organiser. Mais je trouve mon pays bien tel qu’il est… ».
Le véritable réveil de l’Afrique Noire est observé dès 1945 à la fin de la seconde guerre mondiale. En effet les premiers contacts entre l’Afrique et le reste du monde ont lieu pendant la Deuxième Guerre Mondiale et ce fut pour eux l’occasion de découvrir l’homme blanc dans sa vérité. Ce faisant, les africains ont découvert qu’ «ils ne sont ni meilleur ni pires que les hommes des autres régions du globe ». La politique anticolonialiste des Etats-Unis et de l’URSS associée à la création de l’ONU qui stipule dans l’article I de sa charte l’idéal de «développer entre les nations des relations amicales, fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits des peuples, et de leur droit à disposer d’eux-mêmes » accélèrent l’émergence du nationalisme africain et les vagues de protestations qui conduisent à la reconquête des indépendances dans les années 1960. En Algérie par exemple, un violent conflit a éclaté avec la France pendant huit ans (1954-1962), aboutissant en juillet 1962, à l’indépendance algérienne et au départ de la quasi-totalité des « pieds-noirs » d’Algérie. En Rhodésie, profitant de la guerre tribale entre Hereno et Hottentrot, les allemands se mettent aux cotés de ces derniers dont ils ont le soutient par la suite. Entrainé par un certain Samuel Maharero le soulèvement des Hereno caractérise l’échec de la politique allemande. Apres un temps de latence, cette résistance reprend brutalement après la deuxième Guerre Mondiale manifestée par des partis politiques et des syndicats organisés autour d’hommes tels que Joshua N’komo, le pasteur Sithole et Robert Mugabe.
III. Conséquences
A l’arrivée des européens, plusieurs innovations ont été crée dans le sens d’améliorer les conditions de vie des autochtones dits indigènes. C’est ainsi que les écoles, les hôpitaux, les voies de communication et les églises ont été construits. Mais, derrière ces bonnes actions se cachaient plusieurs intentions officieuses qui n’étaient pas en faveur des africains.
1. Sur le plan politique
A la suite de la décolonisation, l’Afrique a affiché une instabilité politique, un vaste désastre économique et une dépendance à la dette. L’instabilité politique est arrivée avec l’introduction des influences marxiste et capitaliste ainsi que les heurts permanents dus aux inégalités entre les races. Ceci menait à la guerre civile. D’autres violences ont eu lieu à cause du désaccord relatif au découpage géographique fait durant la colonisation. C’est le cas entre le Tchad et la Lybie, l’Ethiopie et la Somalie et le Nigeria et le Cameroun.
2. Sur le plan économique
La modernisation économique est imposée non pas en vue des intérêts des colonisés mais en fonction de ceux de la métropole. Ainsi, une colonie n'a le droit de commercer librement qu'avec sa métropole. Les colonisés sont sous-payés, et tellement maltraités que parfois ils s'enfuient dans la forêt, par exemple en Afrique centrale vers 1920. On leur vend des produits de mauvaise qualité, à des prix très élevés. Les énormes capitaux empruntés aux africains sont habituellement dilapidés par la mauvaise gestion des dictateurs corrompus, les problèmes sociaux comme l’éducation, la santé, et la stabilité politique sont ignorés.
3. Le néocolonialisme, source du sous-développement
Le néocolonialisme est une forme nouvelle du capitalisme, qui impose une domination économique et culturelle à une ancienne colonie devenue indépendante. Malgré les potentialités économiques innombrables de l’Afrique, ses habitants vivent aujourd’hui dans 33 pays pauvres très endettés sur les 41 que compte la planète. Alors qu’en 1960, le continent pouvait nourrir toutes ses populations tout en se permettant même le luxe d’exporter des surplus, dans les années 2000, le continent se mobilise désespérément pour « la lutte contre la pauvreté et la corruption ». l’ « aide au développement » n’a pas en quatre décennies d’institutionnalisation permis de résoudre le problème économique primaire, essentiel, de la simple satisfaction des besoins de premières nécessité. En effet, l’argent qui est souvent prêté aux dirigeants africains pour nourrir, éduquer, et moderniser ses populations est très souvent à nouveau renvoyé dans pays du Nord par le biais des banques, compagnies et le financement des accords secrets. En retour, ces créanciers contraignent les pays africains à dévaluer leur monnaie et exercent une influence politique en Afrique.
Conclusion
Parvenu au terme de notre exposé où il a été question de parler de l’impérialisme européen, il apparait que cette domination des peuples européens sur l’Afrique est due à la crise de surproduction (1881 – 1895), et à la concurrence en Europe au XIXe siècle. Il s’en suit la conquête de l’Afrique avec pour conséquences, la disparation des cauris comme monnaie d’échange, la dissolution des empires et royaumes et l’apparition de nouvelles frontières, l’administré maintient le pouvoir de la métropole, le christianisme et le mode de vie européen sont imposés. Ainsi, il va en résulter des frustrations et surtout après la seconde Guerre Mondiale donnant naissance à un sentiment nationaliste des colonisés dont les valeurs ont été brisées au profit d’une civilisation encore plus destructrice que la leur. Cependant, malgré l’obtention des indépendances, il n’est pas tout à fait établit que les africains soient indépendants à cause du néocolonialisme, qui est le prolongement de la main mise occidentale grâce au système d’administration implantée depuis la période coloniale.
Références bibliographiques
- Pr. KAGUE EWANE, Semence et moisson coloniale, éditions clé, Yaoundé, 1985, pp 123-142
- Joseph KI-ZERBO, Histoire de l’Afrique noire, Hatier Paris, 1972
- Encarta 2007 et 2009
- www.wikipedia.org
- Ibrahim BABA KONE, Combats pour l’histoire
- Annie LEBEUF, La population du Tchad
- Guy de BOSSCHERE, Autopsie de la colonisation
- www.geogle.com
La situation fluorescente des grands Empires et royaumes africains à l’instar du Mali, Songhaï, Ghana, a suscité l’intérêt des peuples voisins au point où dès le VIe siècle, l’Afrique entre en relation avec les arabo-islamiques ouvrant ainsi la porte à la colonisation islamique. De cette première rencontre avec le monde islamique, naitra dix siècles plus tard une autre rencontre avec les occidentaux. Ce premier contact avec les européens marque le début de la triste et sombre histoire des peuples africains qui dès le XVe siècle sont extirpés de leur terre sous le prétexte de vouloir « sauver leurs âmes». Quatre siècles après le début de la Traite Negriere, et une fois les grandes misères résolues en Europe, l’Afrique se voit attribuer un nouveau rôle dans son essor. Au début du 19e siècle, l’Afrique attire de plus en plus les regards du monde : c’est le début de l’impérialisme. On entend par impérialisme une doctrine qui préconise une domination politique, économique et culturelle des Etats forts sur les Etats dit « faibles » ou « sauvages ». Trois questions, à savoir comment en est-on arrivée à l’impérialisme (I) ? Comment s’est- elle déroulée(II) ? Et quelles en sont les conséquences (III) ? Nous guideront afin de présenter la situation d’ensemble de l’impérialisme en Afrique.
I. CAUSES
1) Sur le plan humanitaire et démographique
a. Causes humanitaires ou morales
Les européens impérialistes ont souvent évoqués les causes morales pour justifier leur agression et certains penseurs les ont encouragés (Voltaire : « c’est animal s’appelle un homme parce qu’il a le don de la parole et de la mémoire, un peu de ce qu’on appelle la raison et une espèce de visage », Hegel : « pour tout le temps pendant lequel il nous ait donné d’observer l’africain, nous le voyons dans l’état de sauvagerie et de barbarie, et aujourd’hui encore il est resté tel. Le nègre représente l’homme dans toute sa barbarie et son indiscipline »). Les européens prétendent être investis d’une « mission sacrée », celle de « civiliser les primitifs ». Il s’agit de supprimer les guerres intertribales et les razzias d’esclaves, apporter les bienfaits de la médecine aux indigènes et de rependre le christianisme. Ils parlent du « lourd fardeau de l’homme blanc ».
b. Causes démographiques
En liaison avec les progrès scientifiques et techniques, la population européenne connaît une croissance très rapide dans la deuxième moitié du XIXème siècle. Or à partir de 1890, les Etats-Unis absorbent moins d’immigrants. Cette situation pousse donc les immigrants européens à s’intéresser aux terres africaines. C’est pour soutenir cette cause que GAMBETTA déclare : « le peuple étouffe sur le vieux continent ». Animés par toutes ces idées, les Européens se saisissent de l’Afrique et se la partagent après le congrès de Berlin de novembre 1884 à février 1885. Pour la France, il est surtout question de combler le déficit démographique face à l’Allemagne en cas de conflit.
2) Sur le plan politique et économique
a. Causes politiques
Tous les Etats impérialistes croient que l’expansion coloniale est un signe de prestige et de puissance. En outre, les Européens veulent créer des bases stratégiques un peu partout dans le monde, lesquelles serviront de point d’appui et de renfort en cas d’une éventuelle guerre et dans lesquelles les puissances européennes lèveront des armées coloniales à peu de frais. Exemple fait de la France dont Jules Ferry affirme que « la politique coloniale est fille de la politique intellectuelle ».
b. Causes économiques
C’est le fondement même de l’impérialisme car l’industrie exige non seulement les matières premières, mais aussi les débouchés pour les produits finis, or le protectionnisme douanier implanté en Europe (qui occasionnera la crise économique de 1881 à 1895), et la concurrence des nouveaux pays industrialisés va pousser les européens à conquérir les territoires hors d’Europe. Prospecter les possibilités de l’Afrique en plantations et mines, contrôler au besoin ses sources de productions et disposer d’un débouché humain le plus vaste possible pour la consommation tel sera de plus en plus la tendance des capitalistes européens. Ce n’est donc pas un hasard si les pays les industrialisés ont été les plus grandes puissances coloniales.
II. MANIFESTATIONS
1. Différentes phases ou étapes de l’expansion
Les principaux acteurs de l’expansion coloniale ont été les 3M (missionnaires, marchands et militaires) à travers qui les Etats occidentaux imposaient leur volonté. Cette expansion s’est faite en plusieurs étapes :
a. le temps des initiatives locales : 1850-1880
L’expansion coloniale a été pendant longtemps le fait d’initiatives isolées, les Etats répugnent à s’engager hormis quelques exceptions notables, comme la France, en Algérie dès 1830 et la grande Bretagne en nouvelle Zélande en 1840. La rivalité ancienne entre ces deux Etats conduit à privilégier la quête des points d’appui destinés avant tout à s’assurer le contrôle des mers. Les anglais présents au Cap et en inde contrôlent la route des indes et se trouve vers l’extrême Orient (Singapour 1819, Hong-Kong 1842). Les français renforcent leur présence en Afrique notamment en 1854 au Sénégal et dans le pacifique (nouvelle Calédonie 1853).
b. la « course au colonies » (1880 – 1914)
L’expansion coloniale change de nature vers 1880. Les rivalités entre grandes puissances, les difficultés économiques entrainées par la grande dépression suscitent l’adoption des politiques résolument colonialistes. Alors que les français mettent la main sur la Tunisie en 1881, les britanniques occupent l’Egypte en 1882 afin de contrôler la nouvelle route des Indes ouverte par le canal de Suez. De nouvelles puissances comme l’Allemagne et l’Italie revendiquent leur « place au soleil ». La conférence de Berlin de novembre marque l’accélération de la compétition et une vague colonisatrice submerge l’Afrique. Les grands bénéficiaires sont la France et la grande Bretagne qui conquièrent d’immenses territoires respectivement en Afrique occidentale et orientale.
c. l’apogée de la colonisation
Le partage colonial s’achève pour l’essentiel en 1914. Il est accompagné de terribles violences contre les indigènes. Les confiscations de terre et les déplacements des peuples aux ressources de la conquête. Le rêve français d’un empire qui irait de Dakar à Djibouti se heurte au projet anglais de réunir dans un seul et même ensemble des territoires du Caire au Cap. En 1898, à Fachoda sur le Nil, les français doivent reculer. La France et l’Allemagne s’affrontent à propos du Maroc entre 1905 et 1906 (crise de Tanger) et la crise d’Agadir de 1911 nous mène au bord de la guerre. La premier guerre mondiale marque un coup d’arrêt à l’expansion coloniale mais renforce les vainqueurs comme la France et l’Angleterre à qui sont remis les territoires allemands.
Notons cependant que les méthodes employées lors de la colonisation sont multiples. Nous avons par exemple la méthode d’assimilation pratiquée principalement par les français. Elle consistait à imposer aux colonies, leur model de culture et de société. Par exemple lorsque l’on apprenait au colonisé : « nos ancêtres les gaulois », l’éducation n’était pas ainsi à l’avantage des africains qui étaient maintenus sous la botte du colon. A propos de l’assimilation, Guy de Bosschère dans l’Autopsie de la colonisation écrit : « pour le gouvernement colonial, assimiler signifie aliéner fondamentalement le colonisé et lui imposer les lois, la langue et coutumes du colonisateur, sans lui accorder le droit et les privilèges. Cette forme d’assimilation a pour avantage de dépersonnaliser le colonisé donc le soumettre plus aisément »
2. la résistance africaine
Les idées communément reçues de la littérature colonialiste tend à nous montrer que l’Afrique était comme une sorte de vide politique où se côtoyaient l’anarchie, la barbarie, l’esclave, l’ignorance et la misère. Insinuant ainsi que les africains auraient accueilli la colonisation à bras ouvert. Mais en réalité, cette thèse est fausse parce que le nationalisme africain s’est exprimé depuis les premières tentatives de pénétration jusqu'à la reconquête des indépendances. Sous les cendres du colonialisme, un feu vivant dormait, et de temps à autre, se révélait avec éclat. A propos, l’explorateur anglais Stanley écrit : « le 18 décembre, pour mettre fin à nos misères, ces cannibales tentèrent un grand effort pour nous détruire, les uns juchés sur les branches les plus élevés des arbres qui dominaient le village de Ninya Ndjara, les autres embusqués comme des léopards au milieu des jardins ou lovés comme des pythons sur des bouquets de cannes à sucre. Rendus furieux par nos blessures, notre tir se fit plus meurtrier. Les fusils manquaient rarement leur but etc. ». Au pays Mossi par exemple, le roi de Ouagadougou, Naba Koutou, dit Wobgho, répliqua aux propositions de traité des français : « je sais que les français veulent me faire mourir pour prendre mon pays. D’ailleurs, tu prétends qu’ils vont m’aider à l’organiser. Mais je trouve mon pays bien tel qu’il est… ».
Le véritable réveil de l’Afrique Noire est observé dès 1945 à la fin de la seconde guerre mondiale. En effet les premiers contacts entre l’Afrique et le reste du monde ont lieu pendant la Deuxième Guerre Mondiale et ce fut pour eux l’occasion de découvrir l’homme blanc dans sa vérité. Ce faisant, les africains ont découvert qu’ «ils ne sont ni meilleur ni pires que les hommes des autres régions du globe ». La politique anticolonialiste des Etats-Unis et de l’URSS associée à la création de l’ONU qui stipule dans l’article I de sa charte l’idéal de «développer entre les nations des relations amicales, fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits des peuples, et de leur droit à disposer d’eux-mêmes » accélèrent l’émergence du nationalisme africain et les vagues de protestations qui conduisent à la reconquête des indépendances dans les années 1960. En Algérie par exemple, un violent conflit a éclaté avec la France pendant huit ans (1954-1962), aboutissant en juillet 1962, à l’indépendance algérienne et au départ de la quasi-totalité des « pieds-noirs » d’Algérie. En Rhodésie, profitant de la guerre tribale entre Hereno et Hottentrot, les allemands se mettent aux cotés de ces derniers dont ils ont le soutient par la suite. Entrainé par un certain Samuel Maharero le soulèvement des Hereno caractérise l’échec de la politique allemande. Apres un temps de latence, cette résistance reprend brutalement après la deuxième Guerre Mondiale manifestée par des partis politiques et des syndicats organisés autour d’hommes tels que Joshua N’komo, le pasteur Sithole et Robert Mugabe.
III. Conséquences
A l’arrivée des européens, plusieurs innovations ont été crée dans le sens d’améliorer les conditions de vie des autochtones dits indigènes. C’est ainsi que les écoles, les hôpitaux, les voies de communication et les églises ont été construits. Mais, derrière ces bonnes actions se cachaient plusieurs intentions officieuses qui n’étaient pas en faveur des africains.
1. Sur le plan politique
A la suite de la décolonisation, l’Afrique a affiché une instabilité politique, un vaste désastre économique et une dépendance à la dette. L’instabilité politique est arrivée avec l’introduction des influences marxiste et capitaliste ainsi que les heurts permanents dus aux inégalités entre les races. Ceci menait à la guerre civile. D’autres violences ont eu lieu à cause du désaccord relatif au découpage géographique fait durant la colonisation. C’est le cas entre le Tchad et la Lybie, l’Ethiopie et la Somalie et le Nigeria et le Cameroun.
2. Sur le plan économique
La modernisation économique est imposée non pas en vue des intérêts des colonisés mais en fonction de ceux de la métropole. Ainsi, une colonie n'a le droit de commercer librement qu'avec sa métropole. Les colonisés sont sous-payés, et tellement maltraités que parfois ils s'enfuient dans la forêt, par exemple en Afrique centrale vers 1920. On leur vend des produits de mauvaise qualité, à des prix très élevés. Les énormes capitaux empruntés aux africains sont habituellement dilapidés par la mauvaise gestion des dictateurs corrompus, les problèmes sociaux comme l’éducation, la santé, et la stabilité politique sont ignorés.
3. Le néocolonialisme, source du sous-développement
Le néocolonialisme est une forme nouvelle du capitalisme, qui impose une domination économique et culturelle à une ancienne colonie devenue indépendante. Malgré les potentialités économiques innombrables de l’Afrique, ses habitants vivent aujourd’hui dans 33 pays pauvres très endettés sur les 41 que compte la planète. Alors qu’en 1960, le continent pouvait nourrir toutes ses populations tout en se permettant même le luxe d’exporter des surplus, dans les années 2000, le continent se mobilise désespérément pour « la lutte contre la pauvreté et la corruption ». l’ « aide au développement » n’a pas en quatre décennies d’institutionnalisation permis de résoudre le problème économique primaire, essentiel, de la simple satisfaction des besoins de premières nécessité. En effet, l’argent qui est souvent prêté aux dirigeants africains pour nourrir, éduquer, et moderniser ses populations est très souvent à nouveau renvoyé dans pays du Nord par le biais des banques, compagnies et le financement des accords secrets. En retour, ces créanciers contraignent les pays africains à dévaluer leur monnaie et exercent une influence politique en Afrique.
Conclusion
Parvenu au terme de notre exposé où il a été question de parler de l’impérialisme européen, il apparait que cette domination des peuples européens sur l’Afrique est due à la crise de surproduction (1881 – 1895), et à la concurrence en Europe au XIXe siècle. Il s’en suit la conquête de l’Afrique avec pour conséquences, la disparation des cauris comme monnaie d’échange, la dissolution des empires et royaumes et l’apparition de nouvelles frontières, l’administré maintient le pouvoir de la métropole, le christianisme et le mode de vie européen sont imposés. Ainsi, il va en résulter des frustrations et surtout après la seconde Guerre Mondiale donnant naissance à un sentiment nationaliste des colonisés dont les valeurs ont été brisées au profit d’une civilisation encore plus destructrice que la leur. Cependant, malgré l’obtention des indépendances, il n’est pas tout à fait établit que les africains soient indépendants à cause du néocolonialisme, qui est le prolongement de la main mise occidentale grâce au système d’administration implantée depuis la période coloniale.
Références bibliographiques
- Pr. KAGUE EWANE, Semence et moisson coloniale, éditions clé, Yaoundé, 1985, pp 123-142
- Joseph KI-ZERBO, Histoire de l’Afrique noire, Hatier Paris, 1972
- Encarta 2007 et 2009
- www.wikipedia.org
- Ibrahim BABA KONE, Combats pour l’histoire
- Annie LEBEUF, La population du Tchad
- Guy de BOSSCHERE, Autopsie de la colonisation
- www.geogle.com
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