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LA PROBLEMATIQUE DU CONFLIT ET DU PARDON DANS LE CAS DE LA CRISE EN COTE D'IVOIRE

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PLAN
INTRODUCTION
TITRE 1 : LA THEATRALISATION DE LA CRISE IVOIRIENNE.
- La Scène
- Les acteurs
- La trame
- Le dénouement.
TITRE 2 : LE PARDON EST-IL POSSIBLE ?
-Si OUI comment ? Et Qui doit le demander et/ou le donner ?
- Si NON pourquoi ?
CONCLUSION.











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INTRODUCTION.
La philosophie souvent appelée science de la sagesse ou de la connaissance, est la science
qui se fixe comme objectif de libérer l’humain1 de ses peurs. Dans cette optique, elle s’est
déployée au fil de l’histoire de l’humanité en plusieurs principes, principes qui ne visaient
qu’à proposer aux humains le fil d’Ariane qui devait les guider vers la connaissance,
libératrice des peurs, véritable et unique catharsis. A cet effet, on a eu : le principe cosmique
de l’antiquité grecque qui posait le cosmos comme étant un tout harmonieux ou l’Humain
n’était qu’un élément du vaste ensemble, ensuite on a eu l’époque médiévale, a forte
connotation religieuse là, la pensée philosophique était guidée par ce que l’on va nommer le
principe divin. Selon ce principe, seules les voies divines pouvaient libérer l’humain des
peurs qui le hantaient. Enfin on a eu à l’époque contemporaine l’avènement de la pensée
Humaine en philosophie. Ici, l’humain est le centre à partir duquel le monde se défini : c’est
le triomphe du Sapere aude ait le courage d’utiliser ton entendement. L’humain s’étant
réapproprié son destin se doit donc se libérer des peurs qui le hantent. L’une des peurs de
l’humain est celle de savoir qui est cet Autre ? Est-il un autre moi ou alors il est celui qui me
diminue, qui me vole mon humanité ? Cette peur de l’autre et surtout l’appréhension
hégélienne qui en est sortie à conduit l’humanité ou ce que l’on peut appeler comme tel, dans
des dérives à peine imaginables qui ont laissées à la postérité des noms comme : NERON,
ATTILLA, HANNIBAL, HENRI le navigateur, HITLER, STALINE, POL POT, et plus
proche de nous MOBOUTU, Peter BOTHA, Alassane OUATTARA et Laurent GABGHO.
Qu’est-ce que tous ces humains ont en commun ? Ils ont sur l’autel de leurs ambitions
sacrifié la vie de milliers voir de millions d’êtres humains. L’actualité récente en Cote
d’Ivoire, met en scène une fois de plus des humains qui parce que l’Autre est appréhendé
comme un adversaire que l’on doit soumettre, écraser, ont fait tomber leurs concitoyens dans
l’obscurité de la barbarie, de la sauvagerie. A ce que l’on peut qualifier de dernier acte de la
pièce tragique, digne de RACINE2 qui nous fut joué dans cette partie de notre cher continent,
deux questions nous viennent à l’esprit : que s’est-il passé pour que l’on en arrive à un tel
degré de sauvagerie et d’inhumanité ? La seconde question est comment vivre après cela ou
encore comment rentrer à la situation d’avant ?
Notre travail consistera comme dans une tragédie Racinienne3, a: présenter la scène et
les différents protagonistes, ensuite à présenter la trame en insistant sur comment elle s’est
nouée, et enfin à donner le dénouement de cette tragédie de l’histoire qu’a vécue la Cote
d’Ivoire.

Dans le cadre de cet exposé, le terme humain sera employé en lieu et place de celui d’Homme pour
respecter l’approche genre (NDLR)
Auteur de Britannicus tragédie en trois actes ou l’empereur Néron fait tué son rival amoureux et
politique Britannicus et surtout jouait de la lyre pendant que Rome brulait. Il est considéré par
l’histoire comme le tyran sanguinaire par excellence.
3 Racinienne car les vices et les défauts des acteurs ont été dans le ‘’théâtre ivoirien poussés à
l’extrême limite comme le voulait Racine dans son théâtre NDLR











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TITRE 1 : LA THEATRALISATION DE LA CRISE IVOIRIENNE :
LA SCENE.
La Cote d’Ivoire doit son nom au colonisateur français, colonisateur qui ne dénommait les
colonies qu’en fonction des richesses que l’on y trouvait en grande quantité4. Le nom selon
les anciens africains est porteur de signification et prédestine votre vie. C’est pourquoi dans
nos traditions il faut faire attention au nom que l’on donne à un enfant. Pourquoi ce détour
sur la dénomination Cote d’Ivoire ? Parce que dès sa découverte, ce pays fut livré à l’appétit
gargantuesque des colonisateurs. En effet, la Cote d’Ivoire ne doit son entrée dans le giron
colonial français que suite aux multiples pressions faites par le milieu des affaires qui désirait
exploiter les riches terres de l’ouest du pays. Aussi, pendant toute la période coloniale, la Cote
d’Ivoire sert de vivier ou de vache à lait à la puissance colonisatrice. Après la Seconde Guerre
Mondiale, les africains se sont rendus compte de l’humanité des « blancs », ils se sont enfin
rendus compte de l’absurdité de la situation dans laquelle ils étaient. Les luttes pour
l’indépendance éclatèrent un peu partout dans le continent, des rassemblements des fils et
femmes du continent mère s’unirent dans un seul et même élan et même cri la liberté
synonyme ici d’indépendance. La Cote d’Ivoire fut le lieu ou ce cri pris forme sous la
dénomination du Rassemblement Des Africains, avec à sa tête un homme qui deviendrai
célèbre plus tard : Félix Houphouët BOIGNY. Sous sa houlette, et le terme n’est pas pour une
fois emprunté, la Cote d’Ivoire accéda à « l’indépendance » le 07 aout 1960. La Cote d’Ivoire
du fait de sa situation géographique, de sa taille, et surtout du charisme de son premier
président fut un des leaders de l’Afrique noire.
Voilà planté le décor ou va se jouer ce que certains auteurs nommeront « le premier
acte de la recolonisation »5. Il est maintenant nécessaire de présenter les acteurs non par
ordre d’importance, mais par ordre d’arrivée.
LES ACTEURS
Le premier personnage de cette tragédie racinienne, est sans nul doute Félix Houphouët
BOIGNY. Premier Président de la République de Cote d’Ivoire, il est celui qui a guidé ce
pays pendant plus de quarante ans, si l’on tient compte du fait que bien avant l’indépendance,
il siégeait déjà dans les gouvernements français. Ce Baoulé était un homme d’une grande
habilité politique, véritable minotaure6 de la politique, il gouverna la Cote d’Ivoire du 07
aout 1960 au 07 décembre 1993 date de sa mort.

4 On a ainsi la Gold Coast, Rio dos camaroes etc.
5
6 Le minotaure est un animal de la mythologie grecque qui avait le corps d’un taureau et se
caractérisait par son extrême férocité.











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Le second personnage se trouve être le dénommé Henri Konan BEDIE. Fils spirituel du
premier président de la République, il est aussi d’ethnie baoulé comme lui. A la mort de
Félix Houphouët BOIGNY, il est le président de l’Assemblée Nationale ivoirienne, et de ce
fait le successeur constitutionnel du Président défunt. Pour comprendre celui que ses
concitoyens surnomment affectueusement HBK, il faut se reporter à son ouvrage
biographique dans lequel il précise ses origines royales qui le prédestinaient à diriger ce
vaste pays qu’il considère d’ailleurs comme faisant partie de son patrimoine : son père n’était
pas Roi à l’âge de six ans ? C’est dire de l’égo du personnage, égo qui sera déterminant lors
de la trame.
Le troisième personnage de cette tragédie ivoirienne est sans conteste Alassane Dramane
OUATTARA. Celui que l’on surnomme ADO7, est entré dans la scène politique ivoirienne
par un concours de circonstance. En effet c’est la crise économique des années 1990, et le
désir du Président BOIGNY de s’attacher les services d’un homme qui parle le langage des
« blancs » de Washington, qu’ADO se trouve propulsé dans la scène politique ivoirienne
comme Premier Ministre. Brillant économiste selon certains, cet homme originaire du Nord
de la Cote d’Ivoire selon certains ou du Burkina Faso selon d’autres, est l’homme par qui le
mal va entrer dans la « maison Cote d’Ivoire »8. Est-il la cause ou juste la conséquence ? Nul
ne le sait hormis les dieux.
Le quatrième personnage de cette tragédie, le dernier mais pas le moindre est Laurent
GBAGBO. Docteur en histoire, ce diplômé des universités françaises enseigna l’histoire
pendant plusieurs années à l’université de Cocody en Cote d’Ivoire. Il eut le mérite d’être le
premier homme politique à s’opposer au père fondateur de la République de Cote d’Ivoire.
Opposant historique, Laurent GBAGBO fut le troisième Président de la Cote d’Ivoire. Son
destin fut celui que l’on connaît : ce roi détrôné, détroussé et même dénudé aux yeux du
monde par son étudiant, comme quoi, Brutus ne fut pas le seul à tuer Auguste9.
Comme dans toute bonne tragédie qui se respecte, on a des personnages secondaires
comme le Général Robert GUEI, Charles Blé GOUDE, Simone GBAGBO, Ibrahim
COULYBALY, Guillaume SORO et surtout La France et la Communauté Internationale.
LA TRAME10.
Pourquoi ? Voilà la question que se poseront les générations futures à la lecture des
évènements tragiques ou comiques11qui se sont déroulés en Cote d’Ivoire ces vingt dernières

7 Il faut d’ailleurs insister sur cette manie qu’on les ivoiriens en particuliers et les africains en général à
donner de sobriquets à leurs dirigeants ou hommes et femmes politiques. On a ainsi POPAUL au
Cameroun (NDLR)
8 Le terme est emprunté au défunt Général GUEI qui après le putsch déclarât « je viens pour balayer la
maison Cote d’Ivoire »
9 Brutus, fils adoptif d’Auguste l’empereur Romain participât au complot visant à l’assassiner.
L’histoire veut qu’avant de rendre l’âme se dernier s’écria « toi aussi mon fils ? »










































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années. Pays jadis prospère, baptisé « éléphant de l’Afrique » par ses voisins et dirigeants, la
Cote d’Ivoire comme un malade au stade ultime de sa décrépitude se traine larmoyante et
pleurnicharde suppliant l’aumône des tiers, et se souvenant de son glorieux passé. « Triste est
le souvenir des jours heureux dans les moments de douleurs » disait si bien Alphonse de
Lamartine12
Mais, comment en est-on arrivé là ? Voilà la question à laquelle va tenter
d’apporter une réponse cette partie essentielle à notre avis de la tragédie ivoirienne, et dans
laquelle, les dynamiques du dehors et les dynamiques du dedans13 ont jouées un rôle
prépondérant. La trame de cette tragédie est ce qui va guider l’action des différents
protagonistes au conflit ivoirien : elle sera soit identitaire, soit politique ou encore un savant
dosage satanique des deux.
L’histoire de la crise ivoirienne commence à notre avis dès la colonisation occidentale qui en
fixa les germes. En effet, en regroupant au sein d’un même territoire des populations qui au
départ vivaient dispersées a semé là les germes d’un futur conflit. C’est ce que BALANDIER
nomme les dynamiques du dehors. Avec l’avènement de l’indépendance, la Cote d’Ivoire
confie son destin à un homme qui se nomme Houphouët BOIGNY. Ce dernier régna pendant
trente trois ans aux destinées de ce pays. Comme tout homme politique, il instrumentalisa au
gré de ses intérêts les différences ethniques, culturelles qui existaient entre les différents
groupes ethniques en présence en Cote d’Ivoire. A la différence du laboureur de la fable de la
FONTAINE14, il ne fit pas venir ses fils (HBK et ADO) pour leur parler sans témoins. Au
contraire, jusqu’à sa mort il surfa sur la haine et la jalousie qui existait entre ses deux héritiers.
Aussi, lorsque le 07 décembre 1993 il meurt de suite de longue maladie, le pays est laissé à
l’abandon, en état de désuétude comme la succession d’un homme qui n’a pas fait de
testament.
De cette difficile succession dont l’épisode le plus comique fut celui de la double
réception des souhaits de condoléances entre HBK qui est le successeur légal et ADO
l’usurpateur15. Toutefois, HBK comme la constitution ivoirienne le préconisait accéda à la
magistrature suprême la même année.
Dès cet instant, la Cote d’Ivoire glissa lentement mais surement vers le désordre, vers
l’anarchie. A l’approche des élections présidentielles, le Président BEDIE revisite la
constitution ivoirienne dans ses articles touchant aux conditions d’éligibilité à la présidence
de la république ivoirienne. Cette nouvelle constitution dit en substance que ne peut être
candidat à la présidence de la république qu’un individu né de père et de mère ivoiriens, et
point focal de cette constitution, qui ne s’est jamais prévalu d’une autre nationalité. Derechef

11 Comique si on a l’âme de Néron qui chantait pendant que Rome brulait par sa faute (NDLR
Auteur français qui s’exclame ainsi dans son poème intitulé Le la
Balandier dans son ouvrage Sociologie politique précise que la compréhension des sociétés
africaines modernes ne peut se faire sans une saisie préalable de ce qu’il va appeler les dynamiques du
dedans et les dynamiques du dehors.
14 Le laboureur et ses enfants in Les Fables
15 A la suite du décès de BOIGNY, ADO reçu les condoléances de certains chefs d’Etat étrangers,
tandis que HBK en reçu d’autres











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Alassane OUATTARA est exclu, car il semblerait qu’ayant bénéficié d’une bourse de la
Haute-Volta,16il serait voltaïque. Dans un pays ou près de la moitié de la population est
d’origine étrangère, BEDIE avec son concept « d’ivoirité » ouvre la boite à Pandore en Cote
d’Ivoire.
Le 24 décembre 1999, le Général Robert GUEI tout juste revenu d’une disgrâce dans
laquelle l’avait confiné BOIGNY qui le soupçonnait de velléité de coup d’état prend le
pouvoir par la force des armes instaurant en Cote d’Ivoire le paradigme préféré des militaires
africains. GUEI, à la tête de ce qu’il va nommer le Comité Nationale de Salut Public (CNSP)
instaure un gouvernement provisoire chargé de «balayer la maison ivoire ».17Le balayage de
la maison ivoire devait s’achever avec les élections présidentielles. Mais, comme le dit
l’ancien « le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument», le général GUEI ne
voulut plus quitter le pouvoir: après avoir gouté les délices du pouvoir il ne voulait plus
l’abandonner comme promis. Seule une révolte de la rue à la suite de sa tentative de coup de
force après les élections de 2000 qu’il organisa lui même. Aussi, «arrivé comme un sauveur, il
est reparti comme un voleur ».18
Comme le troisième larron de la Fable de la FONTAINE, GBAGBO arriva. Il était
celui que personne n’attendait et qui surgit pour prendre l’âne que se disputaient HBK, ADO
et GUEI.
GBAGBO est l’opposant historique, le trublion, l’empêcheur de voler en paix qui
pendant des années s’est opposé a BOIGNY, BEDIE, OUTTARA et autres. Il est celui qui
connait le mieux le peuple ivoirien, donc le mieux à même à le comprendre.
Malheureusement, pour lui, il hérita d’une pomme pourrie, le vers « ivoirité » était déjà dans
la pomme ivoire. Les 7 et 8 janvier 2001 une première tentative de coup d’état dit de la
« Mercédès noire » qui se solda par la mort d’environ 15 ivoiriens19. Alors qu’il assistait à une
réunion internationale à Rome en Italie, le Président GBAGBO subit sa deuxième tentative de
coup d’état. Lors de ce putsch, le ministre de l’intérieur Emile BOGA fut tué, GUEI et sa
femme furent assassinés, et plusieurs autres personnes anonymes y perdirent la vie.
La tragédie ivoirienne connue son dénouement (?) heureux ou fatal selon, avec la
prestation de serment du président reconnu par la communauté internationale ADO le 21 mai
2011 a la basilique Notre Dame de la Paix, construite par le « vieux »20
Voilà, la trame de la crise ivoirienne. Pourquoi ? A cause de l’avidité de quelques uns,
de l’égoïsme de certains, la Cote d’Ivoire sombra dans un cycle infernal de violence, de
rancoeurs et de frustrations, qui a aboutit à ce que l’on a pu observer en Cote d’Ivoire.

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Conflit identitaire, problème politique, querelle de chefs ; qu’elle est la nature du conflit
ivoirien?
II. TITRE 2 : le conflit ivoirien et le pardon :
Etant donné que le conflit ivoirien existe depuis déjà quelques années, il serait nécessaire tout
d’abord de déterminer sa nature : est-ce un conflit identitaire21 ou un conflit électoral22 ?
Puis, de pouvoir entreprendre une possibilité de « pardon » comme solution de cette crise.
A : le conflit ivoirien : crise identitaire ou crise électorale :
Compte tenu du fait que, le conflit ivoirien a toujours pris sa base dans un contexte électorale,
celui de la confiscation du pouvoir par un groupe ethnique sur les autres, il serait difficile de
dire avec clarté qu’il s’agit la de telle ou telle nature de conflit. La discrimination entre les
populations entraina des concurrences, des rancoeurs, et même l’asservissement de l’Autre ;
qui n’est pas de ma culture et n’est pas comme moi. Par conséquent, les uns n’acceptent pas
d’être dirigés par les autres qui ne sont pas des « vrais ivoiriens ». Les marginalisés aussi se
nourrissent de haine contre leur gouvernent tortionnaires23 et peuvent ainsi mettre en place des
stratégies leur permettant de changer la donne24. Nous pouvons citer pour exemple le coup
d’Etat de 1999 et la tentative de déstabilisation du gouvernement en place de 2001.
En somme, le conflit ivoirien est à la base un conflit identitaire dégénérant par la suite en un
conflit électoral, car les deux sont consubstantiels. Et, malgré les efforts de la CEDEAO,
l’ONU, l’UA, demandant aux dirigeants politiques ivoiriens, d’enterrer le concept
d’ « ivoirité », nous avons pu constater avec les élections de 2010 que les discriminations et
les rancunes étaient encore présentes dans le coeur des ivoiriens. Car nous ne pouvons faire
abstraction du fait que les élections ont été entrevues comme une concurrence entre
musulmans et chrétiens, entre les nordistes et sudistes, entre « bété » et «dioula ».
Assurément, le conflit ivoirien est au départ identitaire et à la fin électoral. Nonobstant, il est a
ce poser la question de savoir si, pour remédier à la crise on peut faire recours à une
possibilité d’un pardon.



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B. Existe-t-il une possibilité de pardon ?
Si accepter le pardon d’un coupable signifie faire abstraction des fautes commises par ce
dernier et pouvoir vivre avec cette personne pareillement qu’avant le problème, tout en lui
donnant les mêmes chances, le pardon dans le conflit ivoirien pourrait être impossible ou
alors, réunirait trop de conditions pour se faire.
o Si oui, comment?
Les ivoiriens, étant des êtres humains descendant de Dieu, devrait pouvoir appliquer
son commandement selon lequel il faudrait aimer son prochain comme soit même, et
par conséquent lui pardonner de ces erreur. Un tel écrit dans tel que c’est parce qu’un
acte est justement impardonnable de part son atrocité qu’il faudrait le pardonner.
o Si non, pourquoi ?
Le contexte ivoirien demeure très ardu25.il reste impossible d’entrevoir un pardon
sincère du fait de plusieurs raisons. Premièrement, il est difficile de déterminer un
coupable et une victime, car presque toute cette population a à son degré une
responsabilité et des implications dans le conflit.et même, le gouvernement en place
ne saurait être bien placé pour des excuses car celles-ci ne peuvent laisser transparaître
qu’une sorte de formalité pour calmer les émotions des plaignants. A l’horizon
plusieurs années même, c’est-à-dire pendant les générations futures, il faudrait que
l’un de ces deux camps ne souffrent pas d’une forme quelconque d’isolement, pour
que les descendants puissent entreprendre de se réconcilier. Mais comment est-ce
possible si le système gouvernemental mis en place s’est constitué sur une base de
discrimination et d’injustice ? Et même s’il advienne à ce que les futures générations
se demandent pardon, la situation pourrait ressembler à celle de l’Afrique du Sud
d’aujourd’hui qui n’a toujours pas pu oublier la souffrance endurée par l’apartheid
malgré les commissions de réconciliation organisées auparavant. Car comme le dit si
bien le professeur Kangue Ewane sur la première de couverture de son ouvrage
Semences et Moissons coloniales, « il n’y a que le bourreau qui oubli le coup, mais la
victime n’oubli jamais ». Il faudrait mentionner que malgré le commandement du tout
puissant, quand la faute de l’autre est arrivé à un certain stade, par exemple celui du
crime, du viol d’un de nos proches, il est très difficile de pardonner sincèrement. Et le
conflit ivoirien a donc atteint ce stade où il serait difficile de faire preuve d’amnésisme
de ce que l’autre t’a fait.

Conclusion :
En somme, il était question pour nous tout au long de notre devoir de discuter
de la question du conflit ivoirien et d’une possibilité de pardon. Afin de traiter de ce
sujet, nous avons tour à tour présenté l’émergence du conflit, puis nous avons analysé
les possibilités existantes de faire recours à un pardon vrai qui résoudrait cette crise.
Nous pouvons donc conclure que les chances pour lesquelles le pardon résolve la crise
ivoirienne serait très faible car il faudrait que les ivoiriens deviennent tous de grands
chrétiens appliquant et respectant uniquement la parole de Dieu ; étant donné que ce
sont des hommes à chair faibles comme tout le monde, le conflit risquerai de persister
assez et même très longtemps pour que les blessures guérissent, et les stratégies
d’intégration de toutes les catégories sociales puissent être mises en place afin
d’enterrer ce problème identitaire.
.

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