INTRODUCTION
L’Erythrée est un pays qui a été
découvert par les Grecs qui lui ont d’ailleurs donné ce nom du fait de son
ouverture sur la mer rouge. L’Erythrée est un pays limitrophe d’avec
l’Ethiopie, ce grand empire qui compte parmi les quelques pays ayant résisté à la
pénétration coloniale. Dans cette lutte, l’Ethiopie a été soutenue par
l’Erythrée. Ce sont deux pays qui vivaient en paix mais c’était sans compter
sur les alliances et les enjeux dont l’Erythrée faisait l’objet. L’histoire de
ces deux pays est des plus tragiques car ils vont entrer en guerre. Au vue de
la relation qui les unissait nous sommes à même de nous demander quelles sont
les raisons qui ont poussé à l’avènement d’une telle situation ? Pour
répondre à notre problématique, nous allons mener une étude sur ces deux pays
en rapport avec leur position géographique. Pour être efficient et
méthodologique dans notre étude, nous procèderons tout d’abord à une
présentation du conflit (Titre I)
puis nous montrerons l’évolution du conflit (titre II) suivie des tentatives de régulation du conflit entre
l’Erythrée et l’Ethiopie (titre III).
TITRE I : PRESENTATION
DU CONFLIT ENTRE L’ETHIOPIE ET L’ERYTHREE
Le conflit entre l’Ethiopie et
l’Erythrée remonte jusqu’à la colonisation et pour en faire ressortir la
quintessence nous présenterons le contexte historique du conflit (section 1)
suivi des différents acteurs qui ont pris part au conflit (section 2).
Section 1 : Contexte historique du conflit
L’invasion éthiopienne a commencé avec
l’infiltration dans l’Eglise en Erythrée. La puissance de cette dernière lui
venait de la montée de la chrétienté dans ce pays avec l’institution d’un chef
religieux. Cet envahissement de l’Erythrée par l’Ethiopie a été rendu possible
par les Britanniques. Les prêtres ont été soudoyés, en effet ils souhaitaient
retrouver leurs richesses du temps de la colonisation, redistribuées à toute la
population. Dès l’arrivée des colons italiens la richesse de ce dernier a été
pillée. L’évêque a essayé de redorer la puissance de l’église sur le peuple.
Haïlé Sélassié est donc entré en collaboration avec les prêtres Erythréens dans
le but de s’attribuer leur territoire. Le gouverneur général de l’Erythrée a
fait le tour du pays pour expliquer aux peuples l’importance de l’entente avec
les alliés. L’entente voulait que l’Italie renonce à ces colonies en Afrique et
précisait que l’Erythrée est capable de s’autodéterminer. Cette tournée a
permis la naissance du nationalisme érythréen. C’est ainsi qu’a été créé
« l’union avec l’Ethiopie » dirigé par Tadla Bayrou qui préconisait
une entente entre l’Ethiopie et l’Erythrée. Les musulmans quant à eux se sont
rassemblés sous l’égide d’Ibrahim Sultan et ont créé la ligue musulmane en
février 1947 avec comme leitmotiv l’indépendance nationale. Il y eut aussi la
naissance du parti des intellectuels appelé parti libérale
pour le progrès (PLP) dirigé par le ras kassama. Le but de ce parti était
semblable à celui de la ligue musulmane, il était aussi attaché à
l’indépendance du pays. Tous ces partis voulaient que le pays soit libre mais
différent de l’Ethiopie. Cependant, parmi les érythréens il y avait les pros
éthiopiens. La situation d’insécurité en Erythrée a duré cinq ans.
L’Angleterre entretenait des relations
étroites avec l’Éthiopie. Ces deux pays avaient conclu une forme d’arrangement
mettant à profit leurs intérêts respectifs. Il s’agissait d’une convention
politique et militaire qui aurait permis à l’Ethiopie d’avoir la main mise sur
l’Erythrée grâce à l’aide britannique et en retour l’Ethiopie était redevable à
l’Angleterre qui aurait profité de l’ouverture de l’Erythrée à la mer rouge.
Haïlé Sélassié voulait absolument obtenir l’Erythrée, il voyait en ce pays une
boîte de pandore qu’il pourrait facilement avoir à sa portée. Ce qui était
attrayant en Ethiopie était d’abord sa position géographique qui est d’ailleurs
la raison première pour laquelle les grandes puissances se sont intéressées à
ce petit pays. Pour atteindre son objectif, Haïlé Sélassié s’est entendu avec
les Britanniques dans le but de mettre à mal le nationalisme naissant en
Erythrée et induire une mentalité de conflit au sein de la population. était
attiré par l’Erythrée pour des raisons économiques parce que l’Éthiopie n’a pas
pu se développer grâce à leurs libertés (les industries) et un équipement
portuaire moderne un accès sur le littoral. L’Érythrée était un trésor et était
persuadé que les érythréens n’allaient pas être pacifistes et il a été obligé
de crées une alliance avec les anglais qui vont accepter. Ils ont permis à l’Érythrée
d’être libre ce qui leur permettait d’avoir une main mise sur l’Ethiopie. Les
érythréens se sont vite aperçus de la supercherie, du double jeu de
l’Angleterre qui continuait une autre forme de colonisation en leur précisant
que le pays était un pays libre. Ils se sont donc détachés des anglais
pacifiquement. Dans le même temps, les anglais et les éthiopiens se sont
entendus afin de déraciner l’idée de patriotisme érythréen. En 1943, on a
assisté à la naissance d’une organisation armée secrète (OAS) qui attaquait les
rassemblements patriotiques et les territoires qui appartenaient aux italiens.
Entre Septembre 1943 et décembre
1944 ; la capitale Asmara était l’épicentre des attentats de cette
organisation. Plus il y avait d’attentats plus les érythréens manifestaient.
Pendant ces attaques, ils ont compris qu’une alliance existait entre
l’Angleterre et l’Ethiopie. C’est ainsi que l’Italie s’est mêlé des problèmes de ce triangle, en
défendant les intérêts des italiens qui résidaient dans le pays en proclamant la mainmise de
l’Angleterre en révélant que la Grande-Bretagne
voulait que l’Italie et l’Erythrée soient en conflit. Ils ont donc été
démasqués. L’Ethiopie a pu commencer sa colonisation de l’Érythrée parce que
ces derniers se sont rendus compte un peu trop tard de la supercherie montée
par les britanniques au profit des Ethiopiens.
Section 2 : Les parties au conflit
Erythrée : C’est un pays de la corne de l’Afrique
qui est a été colonisé par l’Italie entre 1885 et 1941 puis mis sous l’administration
britannique jusqu’en 1952 puis annexée par l’Ethiopie en 1962. L’Erythrée
croyait s’être sortie de la colonisation suite à l’occupation italienne mais
elle s’est faite rattrapée par les motivations expansionnistes d’Hailé Sélassié
d’Ethiopie qui voulait mettre sous son joug l’Erythrée au compte de l’Ethiopie.
Ethiopie : C’est un pays situé dans la corne de
l’Afrique, limitrophe d’avec l’Erythrée. Sa capitale est Addis-Abeba. Il a été
dirigé d’une poigne de fer par le dernier empereur Hailé Sélassié 1er
qui avait découvert une boîte de pandore en lieu et place de l’Erythrée. Par
son aval, l’Ethiopie s’est engrainée dans un conflit avec l’Erythrée du fait de
l’avantage économique certain dont disposait l’Erythrée et son urbanisation
fort avancée. Cet intérêt est sans nul doute important mais ce qui importait le
plus aux yeux de l’Ethiopie (Hailé Sélassié 1er) c’était d’avoir la
main mise sur l’industrie et les infrastructures portuaires dont disposait
l’Erythrée et de fait profiter de sa position en bordure de la mer rouge.
Etats-Unis : Il s’agit d’une
grande puissance qui a eu un rôle à jouer dans le conflit entre l’Erythrée et
l’Ethiopie. Ce qui a poussé les Etats-Unis à prendre part à ce conflit est tout
d’abord l’atout que représentait l’Ethiopie, en ce sens qu’il est situé dans la
corne de l’Afrique et qu’il est l’un des seuls pays qui n’ait pas été hostile
aux Etats-Unis qui ont d’ailleurs aussi apprécié la politique pro-israélienne
de l’Ethiopie. Il voyait aussi en l’Ethiopie le seul moyen de parvenir à
dominer totalement l’Erythrée en vue de profiter de sa position stratégique sur
la mer rouge et par-delà cela contrôler le marché du pétrole. Ils ont gagné au
change, avec une base militaire d’importance mondiale installée à Asmara dans
la capitale Erythréenne.
URSS : L’URSS avait perdu le front face aux
Etats-Unis, c’était encore la bataille du communisme contre le capitalisme.
L’URSS cherchait à se faire une place en Afrique mais elle s’est faite rejetée
par les pays arabes. Elle s’est repliée sur l’Erythrée non seulement parce
qu’elle convoitait ce territoire au vue des avantages dus à sa position
géographique mais aussi pour continuer à être en perpétuel antagonisme avec les
Etats-Unis qui convoitait aussi l’Erythrée. Cela dit, l’URSS n’aurait
probablement jamais pris le parti de l’Ethiopie si les Etats-Unis n’avait pas
porté d’intérêt à l’Erythrée.
Israël : Le rôle qu’a joué Israël dans le
conflit qui opposait l’Erythrée à l’Ethiopie est des plus particuliers, en ce
sens que le seul intérêt qu’avait Israël à intervenir dans ce conflit et donc
de soutenir militairement l’Ethiopie était d’empêcher que la mer rouge ne
devienne une « mer arabe ». Il tenait à ce que l’Erythrée devienne
une nation à domination chrétienne et pour cela il fallait que l’Ethiopie envahisse
l’Erythrée.
France : La France en s’intéressant à l’Erythrée
voulait se donner une position de juste milieu pour ne pas être à la traîne
comparativement à l’impérialisme anglais et américain.
Grande-Bretagne : Les
britanniques ont été une courroie de transmission importante pour la génération
du conflit. Les britanniques ont dès la base passé un accord avec l’Ethiopie
pour mettre l’Erythrée sous l’autorité Ethiopienne. Les britanniques ont
procédé donc durant leur administration de l’Erythrée en une mise en confiance
du peuple Erythréen pour mieux les livrer aux Ethiopiens. Elle le faisait aussi
pour profiter de la situation géographique de l’Erythrée.
Yémen du Sud et du Nord: Les yéménites
ont été les partenaires d’arme de l’Erythrée car ils se sont sentis attaqués en
tant que musulmans et ont décidé de venir en aide à leurs semblables dans une
guerre qu’ils auront jugé « interreligieuse ».
Italie : Elle a colonisé l’Erythrée et s’est
fortement implantée sur son territoire suite à son indépendance. Les Erythréens
n’étaient pas hostiles aux italiens et ces derniers profitaient des richesses
(les terres…) obtenues pendant la colonisation et c’est pour cette raison
qu’ils soutenaient l’Erythrée dans son vent d’indépendance.
TITRE II : L’EVOLUTION
DU CONFLIT ENTRE L’ERYTHREE ET L’ETHIOPIE
Le conflit entre l’Erythrée et
l’Ethiopie trouve son ancrage très loin dans l’histiore et pour être à même
d’en saisir le sens, nous présenterons les facteurs créateurs du conflit
(section 1) puis nous montrerons la dynamique du conflit (section 2).
Section 1 : Les facteurs
créateurs du conflit
Pour présenter les facteurs qui ont
conduit au conflit, nous pouvons dire que les éléments qui ont conduit au
conflit sont divers et résident en général dans les intérêts que les différents
acteurs auraient pu en tirer. Tel que nous l’avons présenté dans le contexte
historique, de nombreuses puissances se sont intéressées au petit pays qu’est
l’Erythrée de prime abord par rapport à sa position géographique car l’Erythrée
est situé en bordure de la mer rouge et avoir une telle position en mer
signifierait contrôler le marché du pétrole vue que c’est par ce canal que
circule le plus le pétrole. Là il s’agit d’un aspect économique. L’ouverture à
la mer présente aussi un avantage en ce sens qu’il est aisé de dominer les
territoires alentours lorsqu’on la main mise sur la mer et cela facilite les
déplacements et les échanges. L’Erythrée disposait aussi d’importantes
industries et d’imposantes infrastructures portuaires qui attiraient plus que de
raison et même à juste titre Haïlé Sélassié. La convoitise de ce pays se
fondait aussi en son urbanisation très poussé. Il se développait à une grande
vitesse et prendre un tel pays en train de marche est une aubaine pour la/les
puissances qui le contrôleraient.
La religion n’est certainement pas la
cause du conflit qui a opposé l’Erythrée à l’Ethiopie mais elle a été un moyen
d’exacerbé le conflit puisque l’Erythrée est un pays à majorité musulmane et
que l’Ethiopie par contre a été l’un des premiers Africains à embrasser le
christianisme. D’aucuns se sont servis de cette figure religieuse pour
camoufler les véritables raisons qui ont poussé à l’éclatement du conflit et
même pour permettre à d’autres acteurs de s’immiscer dans le conflit opposant
l’Erythrée à l’Ethiopie.
La volonté d’affirmer l’hégémonie des
grandes puissances a aussi été un élément qui a favorisé l’éclatement du
conflit entre l’Erythrée et l’Ethiopie. La Grande Bretagne a particulièrement
été perfide dans son rôle au sein de ce conflit, en ce sens qu’au départ elle
se voulait être neutre.
Le conflit aurait bien pu ne pas être
si les Erythréens avaient accepté de s’allier à l’Ethiopie mais ils ne
voulaient pas être assimilés et vivre une autre forme de colonisation déjà
vécue avec l’Italie. Ils ont désiré affirmer leur nationalisme quoi qu’il fût
pacifique, il a permis l’ouverture de violence entre l’Erythrée et l’Ethiopie.
Section 2 : La dynamique du conflit
Le conflit a été sous-tendu par le
nationalisme Erythréen d’une part et par les manigances des britanniques et des
Ethiopiens. Nous pouvons donc dire que le pouvoir féodal éthiopien s’est
installé en Erythrée grâce à la complicité anglo-américaine, au nom d’une
prétendue fédération qu’il n’a pas tarder à violer. Il a été dit que l’attitude
américaine a été dictée par l’extrême rivalité entre le monde libre et le bloc
communiste, mais on ne dit pas que le mouvement national Erythréen était exempt
de la moindre trace d’idéologie communiste.
Durant plusieurs années la lutte
solitaire du peuple Erythréen a privilégié le dialogue et toutes les voies
pacifiques susceptibles de mettre fin à l’occupation éthiopienne. En 1958,
l’agitation secoue les villes de Massoua, Assab, Keren, Agordat, Adi Caieh, Adi
Uagri et surtout Asmara, la capitale qui est le théâtre d’une émeute de
plusieurs jours. Les affrontements avec la police et l’armée éthiopiennes se
soldent par 623 tués et blessés. Plusieurs centaines d’ouvriers, d’étudiants et
d’enseignants sont emprisonnés. Au lendemain de cette répression, les
Erythréens commencent à fuir leur pays vers le Soudan, l’Egypte et l’Arabie
Saoudite. Le flux des réfugiés permet, le 2 novembre 1958, à Port Soudan, la
naissance du MLE (mouvement de libération de l’Erythrée) dirigé par Mohamed
Saïd Naweed et Woldeab Woldemariam, développé dans le milieu des travailleurs
et des intellectuels.
Au début, les mouvements nationalistes
Erythréens tablent sur la lutte pacifiste, espérant faire aboutir leurs
revendications. C’est l’objectif premier du MLE. Ce mouvement a réussi à se
développer à l’intérieur du pays et à recevoir l’appui des Erythréens réfugiés
à l’étranger. La rencontre au Caire en 1959 des exilés tel que Ibrahim Sultan
sécrétaire général de la ligue arabe a constitué un grand espoir pour le peuple
Erythréen. Après une tournée dans les pays du moyen-orient les leaders
Erythréens s’accordent pour engager une lutte armée, d’où la création du FLE
avec à sa tête Idriss Mohamed Adam. Il a donc fallu 10 ans pour que les
nationalistes érythréens décident de passer au stade de la lutte armée dans le
but d’arracher leur pays au colonialisme éthiopien. Ils ont auparavant utilisé
tous les arguments politiques légaux et institutionnels dans l’espoir d’aboutir
à un règlement pacifique. Cette époque a été marquée par des luttes très
dures : grèves et manifestations s’affirment à travers toute l’Erythrée
durant des années mais aussi en Ethiopie. D’anciens militaires érythréens ont
rejoint le FLE jouant ainsi un rôle important dans le développement de son
action révolutionnaire. Le nombre de combattants était sans cesse croissant.
Le conflit Erythréen a favorisé
l’émergence du problème des nationalités en Ethiopie. En 1963, les populations
Oromos se soulèvent à Balé pour revendiquer le rétablissement de leur langue.
La région reste troublée jusqu’en 1972 et le mouvement culturel Oromo sera
pourtant arrêté en 1968. Dans les provinces, les populations dénoncent la
mainmise de la caste amhara et revendiquent leur participation à la vie de la
région. Le mécontentement gagne l’université d’Addis-Abeba. Des mouvements
d’étudiants progressistes prennent de l’ampleur saccageant le centre de
formation américain. En 1969, la fermeture des collèges et des universités est
suivie de l’arrêstation de plus de 500 étudiants. Dans le même temps, plus de
100 000 musulmans convergent vers la grande mosquée d’Addis-Abeba pour
protester contre la précarité de leur situation.
De 1969 à 1971, l’extension de la
guérilla à l’ensemble de l’Erythrée met l’armée Ethiopienne dans une situation
difficile. Politiquement en son sein, des courants sont en faveur des
revendications des érythréens, du fait de leurs idées progressites. Le problème
érythréen a en fait servi de détonateur pour l’explosion de tous les problèmes
qui existaient en Ethiopie. L’armée qui commence à sentir le poids d’un système
archaïque est gagné par la contestation. Certains officiers contestent la
domination américaine dans leur pays. La situation créée par la tentative de
putsch de 1960 par les frères Menguistu et Guermamé Neway est aggravée par les
troubles en Erythrée. Les difficultés rencontrées par Addis-Abeba dans ce pays
constituent la phase finale de la dynastie impériale. Finalement en juin 1974,
un comité de coordination de la police et des forces armées (le Derg) est
constitué. Le 12 septembre, le Derg prend le pouvoir et dépose Haïlé Sélassié
qui meurt en prison le 21 août 1975. Le Derg était dirigé par Menguistu qui va
se montrer beaucoup plus impérial que l’empereur déchu. L’Ethiopie va donc
signer un accord avec l’URSS au terme duquel l’Ethiopie va recevoir une aide
économique et militaire de trois milliards de dollars. Avec le soutien des
soviétiques, l’Ethiopie va lancer de plus en plus d’offensives contre
l’Erythrée.
Il y’avait de nombreuses négociations
qui se faisaient pendant la guerre qui opposait l’Erythrée à l’Ethiopie. En
effet, Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev lors d’un sommet en octobre 1986 en
Islande ont reçu un télégramme du maquis érythréen qui demandait à ce que leur
conférence se termine dans de bonnes conditions et qu’ils puissent trouver un
compromis au conflit entre l’Erythrée et l’Ethiopie. Pour une fois l’URSS et
les Etats-Unis étaient d’avis qu’il n’est pas possible d’obtenir un compromis
dans cette guerre et qu’il fallait que l’Ethiopie reconnaisse l’Erythrée comme
un pays libre. A partir de 1989, l’Érythrée et l’Ethiopie consentent à trouver
un terrain d’entente et lors de négociations entreprises à Naïrobi, l’on
assiste à la considération d’une trève entre ces deux pays mais trève dont va
rapidement se servir l’Ethiopie pour attaquer davantage l’Erythrée. Malgré
leurs nombreuses ruses pour saper le nationalisme Erythréen, les Ethiopiens
étaient de plus en plus en difficulté en Erythrée, ils étaient cerner par
l’armée Erythréenne et ses alliés et ils commençaient à s’enfuir. Le commandant
en chef de l’armée éthiopienne s’est enfui par hélicoptère avec des hommes de
confiance et a abandonné son armée en Erythrée. La victoire est enfin revenue à
l’Erythrée. Dans le même temps le lieutenant-colonel Menguistu a fui l’Ethiopie
pour se réfugier au Zimbabwe. Il est remplacé par le général Tesfaye
Gabrekidane, qui lui ne s’enlise pas plus et demande un cessez-le-feu. A la
suite de cette demande, Erythréens et Ethiopiens se retrouvent à Londres le 28
mai 1991, sous la présidence d’Herman Cohen, responsable de l’Afrique au
département d’Etat américain, un accord y est signé. Le 24 mai 1991 sonne la
fin de l’occupation éthiopienne.
TITRE III : LA REGULATION DU CONFLIT ENTRE L’ETHIOPIE ET L’ERYTHREE
Le conflit entre l’Ethiopie et
l’Erythrée a vu l’intervention de nombreux acteurs qui voulaient mettre un
terme à ce conflit, notamment l’OUA et l’ONU (section 2) mais la résolution de
ce conflit a aussi été permise par de nombreux facteurs, aussi bien internes
qu’externes (section 1).
SECTION 1 : Les facteurs internes et externes induisant une régulation
du conflit
S’agissant des facteurs internes qui
ont joué en faveur d’une régulation du conflit, nous parler de l’unité qui
régnait en Erythrée et leur désir sans cesse croissant d’être libre. En effet,
l’Erythrée ne connaissait pas de dissensions internes dues aux manipulations de
la Grande-Bretagne avec son allié l’Ethiopie. Ils ne se sont jamais soulevés
les uns contre les autres et étaient unis dans l’espoir de voir renaître la
nation libre de l’Erythrée. Bien que les Erythréens soient pour les uns
musulmans et pour les autres chrétiens ils étaient unis par le fait qu’ils sont
tous des frères et la tentative pour certains de transformer le problème qui
prévalait entre eux et l’Ethiopie en problème interreligieux dans le but de les
diviser n’a pas abouti justement du fait de cette unité et le sentiment de
fierté d’appartenir au peuple Erythréen.
Bien plus comme facteur interne, il y a
le caractère pacifiste des Erythréens qui ont longtemps résisté à l’appel de la
violence malgré les coups bas portés par l’Ethiopie et ses alliés. Les
Erythréens étaient épris de paix et bien qu’ils aient eu un moment l’avantage
militaire sur les Ethiopiens ils n’ont jamais outrepassés leur droit, ils ne
s’attachaient qu’à leur liberté.
Les Erythréens étaient intègres en ceci
qu’ils respectaient toutes les conventions et tous les accords qu’ils passaient
et qui leur étaient même parfois imposés. Ces facteurs ont permis une
régulation rapide du conflit car si les érythréens étaient tout aussi hostiles
que l’étaient les Ethiopiens, le conflit aurait beaucoup plus long et sanglant.
Certains Ethiopiens considéraient
l’Erythrée comme une nation amie car elle est toujours venue en aide l’Ethiopie
lors même de la tentative d’invasion de cette dernière par l’Italie. Ils
désiraient que l’Erythrée soit libre et que l’Ethiopie au lieu de l’asservir
lui vienne en aide comme elle l’a fait auparavant pour riposter contre les
grandes puissances qui la convoitent.
Pour ce qui est des facteurs externes
bénéfiques à la régulation du conflit, il y a le sentiment d’appartenance que
ressentaient les peuples musulmans au travers de la souffrance de l’Erythrée.
Ces peuples ont plaidé la cause de l’Erythrée à l’ONU afin qu’elle soit libérée
de la colonisation Ethiopienne.
SECTION 2 : Tentative de régulation du conflit entre l’Ethiopie et
l’Erythrée par les tiers : le rôle de l’OUA et l’ONU.
Nous avons choisir de traiter des
tentatives de ces deux organisations, au vue de l’influence qu’elles avaient
dans le contexte régional (en Afrique pour l’OUA) et même au plan mondial.
La régulation du conflit par l’OUA
L’OUA était l’organisation par laquelle
devait se résoudre ou du moins devait être arbitrés les litiges et les conflits
qui subsistaient en Afrique. Dans le cas du conflit qui opposait l’Erythrée à
l’Ethiopie, l’OUA ne semblait pas être concernée par cette guerre sanglante.
Elle n’est intervenue que tardivement pour expliquer selon elle les causes
profondes de ce conflit. D’après l’analyse de l’OUA sur le problème entre
l’Ethiopie et l’Erythrée, il ne s’agit de rien d’autre que d’un problème
frontalier. Pour cette organisation, les massacres qui ont été commis sur
plusieurs décennies ne sont liés qu’à un problème de frontières. La solution
préconisée donc par l’OUA est que les deux pays se mettent d’accord pour
respecter leurs frontières et pour se faire, il importait de redéfinir les
frontières telles que délimitées par le passage de la colonisation. Ainsi
l’Ethiopie devait s’engager à respecter les frontières de l’Erythrée et donc à
ne plus empiéter sur son territoire. Cette pseudo-solution était sensée
résoudre le problème qui existait entre l’Erythrée et l’Ethiopie. Bien
entendue, cette tentative de régulation du conflit s’est soldée par un échec
simplement par le fait que l’OUA se trompait sur la nature réelle du conflit
entre l’Ethiopie et l’Erythrée. Les frontières entre ces deux pays sont
clairement délimitées et il n’y avait pas de risque d’amalgame. La position qu’occupait
l’OUA vis-à-vis de ce conflit pousse à réflexion en ce sens qu’il est étrange
qu’une organisation d’une telle envergure puisse faire une investigation et ne
pas trouver les problèmes réels qui sous-tendaient le conflit. L’OUA ne
voulait-elle pas s’impliquer plus que de raison dans ce conflit ? Sa
conduite lui était-elle dictée ? Se sentait-elle tout simplement
impuissante ?
La régulation du conflit par L’ONU
Pour ce qui est du rôle joué par l’ONU,
il s’est mobilisé en envoyant des commissions en Erythrée pour constater la
situation qui prévalait en Erythrée. Avec les informations recueillies, l’ONU a
ainsi pu comprendre le jeu des britanniques qui ne se pliaient pas aux
conventions prises par l’ONU mais ils ne cherchaient qu’à servir leurs intérêts.
En constatant cela, l’ONU n’a pas plus intervenu parce qu’il y avait des
dissensions en son sein. D’aucuns voulaient que l’Erythrée recouvre
immédiatement son indépendance, d’autres désiraient qu’elle soit placée sous
tutelle de l’ONU ou encore que l’Ethiopie et l’Erythrée ne fassent plus qu’un
seul et même pays. L’ONU a donc été affaiblie du fait des divisions qu’elle
avait en son sein simplement parce que les membres de cette organisation
n’étaient pas si neutres et en proposant une solution ils pensaient davantage à
leurs intérêts propres. De fait, l’ONU ne pouvait pas agir de manière efficace.
La raison fondamentale dans l’inefficacité de l’action de l’ONU est que les
Etats-Unis la tenaient en joug. Lorsqu’on sait que ce sont les Etats-Unis qui
finançaient en grande partie l’ONU et qu’elles étaient ses intérêts dans le
conflit entre l’Ethiopie et l’Erythrée, nous comprenons mieux la faible action
voire même l’inaction de l’ONU dans ce conflit. Elle aurait pu se faire
détruire de l’intérieur par l’influence des Etats-Unis sur elle.
CONCLUSION :
En définitive, nous pouvons dire que le
conflit qui a opposé Éthiopie à Érythrée tire ses racines de la
colonisation de l’Erythrée par l’Italie et de l’aide accordé à l’Ethiopie par
l’Erythrée pour empêcher l’Italie de la coloniser. A travers l’histoire nous
voyons que ces deux pays sont liés mais qu’il y a toujours eu une intervention
étrangère. Haïlé Sélassié a longtemps fait des alliances avec ces puissances
étrangères pour rendre sienne l’Erythrée et dans son sillage d’autres ont
suivi. C’est par l’unité des Erythréens que leur pays n’a pas cédé et qu’il n’a
fait que plier sous les attaques Ethiopiennes et celles de ses alliées mais n’a
jamais rompu. L’Erythrée a été tellement convoité du fait des atouts dont elle
dispose mais elle aussi a été soutenue par des pays amis quoiqu’ils n’aient été
qu’une poignée comparée à l’appui dont disposait l’Ethiopie. L’OUA et l’ONU
n’ont pas nécessairement intervenus pour arrêter le massacre, montrant ainsi
leur limite dans la régulation des conflits pour des raisons plus obscures les
unes que les autres. Lorsqu’on procède à l’analyse de ce conflit l’on se
demande s’il existait réellement des raisons pour que les Ethiopiens et les
Erythréens s’entretuent. Cette guerre était tout simplement le résultat des
manipulations des grandes puissances et de l’appétit démesuré d’un seul homme.
L’Erythrée s’en est pourtant sortie indépendante (24 mai 1993) et n’a pas
désirée entretenir des relations d’hostilité avec l’Ethiopie.
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