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Decolonisation de l'Egypte

Introduction
A l’aube du XIXe siècle, l’Afrique, ponctionnée de tous les cotés par la traite négrière depuis quatre siècles, est de plus en plus l’objet de toutes les convoitises. D’abord à cause des mouvements anti-esclavagistes, en suite (ceci étant la cause majeure) pour des raisons économiques et enfin pour des raisons stratégiques. Durant le XIXe siècle, l’Afrique fait l’objet de toutes les querelles occidentales si bien qu’en 1940, seul le Liberia, après l’annexion de l’Ethiopie par Mussolini, était un îlot dérisoire dans une Afrique Noire totalement colonisée (KI-ZERBO, 1972). Tous les grands empires ont disparu au profit des grands ensembles régionaux tels que : l’Afrique Equatoriale Française (A.E.F) ; l’Afrique Occidentale Française (A.O.F) ou encore l’Empire Britannique dont fait partie tous les territoires britanniques en Afrique. Ce partage du « gâteau Afrique » aboutie à la désorganisation du système politique, économique, social et culturel existant au profit des nouveaux modes de gestion et d’administration caractérisés par des méthodes peu recommandées à l’instar du commandement directe (direct rule) chez les français et du commandement indirecte (indirect rule) chez les anglais. L’application de ces méthodes et l’entretien des nouveaux rapports sociaux, économiques et politiques entrainent des heurts et des mécontentements chez les administrées donnant ainsi naissance aux mouvements de résistance eux-mêmes favorisés par la montée du sentiment nationaliste chez les africains qui n’acceptent plus de ce soumettre. Pour saisir ce réveil de l’Afrique, nous nous focaliserons dans le cadre de ce travail sur le cas égyptien qui est un cas typique en Afrique car non seulement, elle est l’un des tous premiers territoires à avoir accédé à l’indépendance, mais aussi « l’Egypte reste, dans la géopolitique de la décolonisation, un pilier stratégique de taille entre les champs pétrolifères du Moyen Orient et les réserves immenses du monde africain ». L’intérêt de ce travail est de comprendre à partir du nationalisme égyptien et de la décolonisation, tous ces soulèvements sociaux que vit cette dernière aujourd’hui et surtout l’intérêt que semble lui accordée la communauté internationale. Pour cela, un rappel historique de la colonisation en Egypte (I) nous aidera à cerner le nationalisme égyptien (II) précurseur de la révolution égyptienne (III).


I. L’Egypte coloniale

A. L’Egypte de MEHEMET Ali
Les rivalités entre français et britanniques conduisirent à l’occupation du pays en 1798 par Bonaparte. Il s’ensuivit alors pendant trois ans la modernisation des infrastructures. En 1801, l’alliance anglo-ottomane, bénéficiant du soutient populaire contraignit le général Menon à quitter le pays.
Le départ des troupes anglaises conduit le pays au chaos. C’est alors que MEHEMET Ali, dit pacha d’Egypte s’installe au commande. Ali, grand conquérant et modernisateur encourage la culture du coton, développe les infrastructures et dote le pays d’un réseau d’instituts techniques. Ses ambitieuses reformes contribuent à raviver le sentiment nationaliste égyptien.
A sa mort en 1849, l’Egypte redevient l’objet de tous les regards européens tandis que ses successeurs ABBAS Ier, SAID Pacha et ISMAIL Pacha accumulent une importante dette due aux travaux sur le canal de Suez. Malgré l’inauguration dudit canal en novembre 1869, l’Egypte est dépossédée de son autonomie au profit des européens.

B. L’Egypte anglaise
En 1879, le sultan destitue ISMAIL Pacha au profit de TAWFIQ Pacha, plus docile. L’ingérence européenne suscite au sein de l’armée une opposition nationaliste. En 1882, le pays est militairement occupée par les britanniques par l’intermédiaire des insurgés contre les coptes suite à une révolte menée par OURABI Pacha. Le 19 décembre 1914 L’Angleterre profite de l’entrée en guerre de la Turquie aux côtés des Centraux pour imposer à l’Égypte un statut de protectorat. Jusqu’en 1956, l’Egypte restera sous la domination du consul général britannique quoiqu’officiellement l’Egypte est indépendante depuis 1922 et est dirigée par un premier ministre. La domination européenne en Egypte et dans tout le monde arabo-musulman, a connu une reforme religieuse et la renaissance culturelle (hahda) indissociable à l’essor du nationalisme.

II. La naissance du nationalisme égyptien
Le nationalisme égyptien prend ses sources aussi bien à l’extérieur du territoire qu’à l’intérieur. L’action interne est d’autant plus importante puis qu’un peuple ne peut se libérer que lorsqu’il en a la volonté.

A. Les facteurs externes
Comme tous les territoires colonisés, le nationalisme égyptien a aussi subi l’influence des activités qui se déroulaient sur la scène internationale telle les deux guerres mondiales, les mouvements des intellectuels, l’idéologie américaine et celle de l’URSS ou encore l’action de la D.N.S et de l’O.N.U.
L’Organisation des Nations Unies (O.N.U) créée à San Francisco en mai 1945, a joué un rôle moteur dans l’essor du nationalisme africain. L’ONU avait inscrit parmi ses objectifs dans l’article I de sa charte son idéal de « développer entre les nations des relations amicales, fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits des peuples, et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ». L’organisation devenait alors très vite la tribune mondiale pour les portes paroles des peuples colonisés.

B. Les facteurs internes
Le nationalisme égyptien est l’œuvre de certains acteurs pris dans leurs actions individuelles comme nous l’avons précédemment vu avec MEHEMET Ali qu’au sein des groupes moteurs tels que les parties politiques, les associations etc.

1. Les pionniers
MUHAMMAD Ali, le mufti de la mosquée est l’une des figures de proue de la nahado égyptienne. Il prôna en effet, un retour à l’islam originel, plus égalitaire, le retour du monde musulman à la science moderne, condition nécessaire pour relever le défi de la modernité et contrebalancer la puissance occidentale.
ABBAS II Hilmi (1874-1944), dernier Khédive d’Egypte qui s’opposa à l’ingérence britannique dans les affaires égyptiennes dès le début de son règne appela les égyptiens à combattre les britanniques pendant la première Guerre Mondiale. Il fut déposé en 1914 lorsque le Royaume-Uni plaça l’Egypte sous protectorat et remplacé par son oncle HUSSEIN Kamal. Après la crise de Fachoda liée à la concurrence entre la France et l’Angleterre et provoquée en 1898 par la crise dans le Haut Nil, la suprématie de la Grande Bretagne est consacrée en 1904 par un accord avec la France dit « entente cordiale » qui conduit les deux pays à convenir du « troc Maroc-Egypte », les deux gouvernements s’assurent leur mutuelle liberté d’action dans chacun de ces pays. Les conséquences de cet accord sont lourdes car il aboutit à l’interdiction des activités nationalistes. A cela, s’ajoutent les années de guerres qui sont particulièrement douloureuses pour les égyptiens engagés pour creuser les tranchés. Cette politique britannique créée des mécontentements qui aboutissent à la signature d’un armistice entre les deux parties marquant la reconstitution des mouvements nationalistes et la reprise des activités.

2. Les groupes moteurs

a. Le Wafd
A l’issue de l’armistice signé par la Grande Bretagne et les leaders égyptiens, une délégation politique (Le Wafd) est crée par les nationaliste laïcs dans l’intention de négocier avec les britanniques l’avenir de l’Egypte. Par suite, les britanniques ne recevront jamais le Wafd. Le 13 novembre 1918, trois membres du Wafd donc son chef Saad Zaghlül (surnommé Zaghoul Pacha) formé en France tout comme Mustafa Kamil, Ali Chaaraoui et Abdelaziz Fahmy manifestent auprès du haut-commissaire britannique le besoin de participer à la conférence de la Paix organisée à Paris pour y plaider la cause de l’indépendance de l’Egypte. Le haut-commissaire refuse et les contraint en exile à Aden, puis aux Seychelles et enfin à Gibraltar. Il s’ensuit, une vague de contestations dans tout le pays. Une trentaine d’anglais et un millier d’égyptiens sont tués au cours des troubles. Cependant, les nationalistes ne baissent pas les bras. Leur durcissement de ton poussent les anglais à déclarer unilatéralement l’indépendance de l’Egypte en 1922. Lors de cette proclamation d’indépendance, la Grande Bretagne se réserve le contrôle de la défense, des affaires étrangères, le droit d’entretien des troupes sur le sol égyptien, le contrôle du canal de Suez et celui d’intervention militaire si leurs intérêts se trouvent menacés.
Le 30 mars 1923, Zaghloul Pacha revient d’exile et est triomphalement accueilli en Egypte où après la victoire du Wafd aux élections de décembre - janvier (195 sièges sur 214) Fouad lui demande de former le premier gouvernement indépendant de l’Egypte. Le 12 mars 1925, le Wafd remporte une nouvelle élection qui amène le haut-commissaire le Marechal Allenby à renoncer à ses fonctions.

b. Les Frères musulmans
En 1928, la confrérie des Frères musulmans (en arabe, Ikhwan al-Muslimun) est fondée par un instituteur appelé HASSAN al-Binna dans la ville du canal de Suez, symbole de la main mise britannique. C’est un mouvement politico-religieux dont l’objectif majeur est de combattre par la force, toute influence occidentale. Le développement des frères musulmans se fait de façon rapide au point où en 1948, on compte environ un million de membres en Egypte et deux millions en tenant compte des factions palestiniennes, syriennes et soudanaises.
Leur idéologie est forgée sur la revitalisation de l’islam mis en danger par la colonisation en s’appuyant sur la tradition. Le développement des cinq piliers de l’islam et la nécessité de lutter contre l’occupation britannique font également partie de leur programme. Leur doctrine fondée sur le nationalisme et la religion les a attiré de nombreux adhérents et soutiens à l’exemple du président ANOUAR al-Sadate et selon un rapport de police de 1950, 33% des forces armées égyptiennes de l’époque était membre de l’association. L’arrivée au pouvoir du colonel GAMAL el-Nasser en 1954 marquée par de violentes répressions a conduit le mouvement à la clandestinité alors même qu’il avait réussi à survivre à la répression britannique.

c. La jeunesse intellectuelle
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, l'agitation estudiantine atteignit des proportions particulièrement violentes, reflet de l'état d'âme de l'ensemble de la population égyptienne. Comme toujours, ce furent les étudiants qui, par leurs actes, exprimaient les sentiments de la nation, et l'année scolaire 1945-1946 fut pour eux une année de lutte nationale et politique intense, les occupations scolaires passant au second plan. (Raoul MAKARIUS).

Bilan de l’année scolaire 1945-1946

1945 6 octobre Rentrée des classes - manifestations.
16 octobre Meetings politiques à Alexandrie.
17 octobre Meetings politiques au Caire.
21 octobre Meetings politiques au Caire - bagarres.
1 novembre Grève à l'occasion de l'anniversaire de la déclaration Balfour sur la Palestine.
4 novembre Grande manifestation estudiantine de protestation contre les agressions racistes perpétrées la veille par certains groupements contre les synagogues bagarres et blessés.

1946 5 janvier Assassinat, par un étudiant, d'Amin Osman pacha (considéré comme l'homme de paille des Anglais).
9 février Manifestations rassemblant 10,000 étudiants - cernés sur le pont Abbas (qui relie les quartiers universitaires à la capitale), ils furent sauvagement attaqués par la police - plusieurs morts, noyés, etc. - manifestations à Alexandrie et Mansoura.
10 février Incidents au Caire - un étudiant tué- la police armée patrouille les rues de la capitale - à Alexandrie, les ouvriers se joignent aux étudiants dans des manifestations massives.
16 février Manifestations dans toutes les écoles.
18 février Manifestations au Caire - des étudiants y trouvent la mort
19 février Manifestations.
21 février Incidents au Caire à la Place Ismail entre étudiants et soldats britanniques - on compte des morts - manifestations à Alexandrie - l'anniversaire de cette journée de lutte contre l'impérialisme devait être célébré au cours des années suivantes.
23 février Meetings d'étudiants.
28 février Manifestations à Alexandrie.
4 mars Incidents - des étudiants sont tués - manifestations à Khartoum - étudiants tués à Alexandrie.
30 avril Manifestations - on compte des blessés.
2 mai L'armée (blindés et troupes) occupe l'université.
novembre L'inquiétude des autorités fait ajourner la date de la rentrée au 16 novembre - les forces de police cernent les universités.
18 novembre Meetings à la Faculté de Médecine du Caire.
23-24 novembre Incidents violents avec la police pour rompre le cordon autour de l'Université du Caire ; on compte un mort et plusieurs blessés - des grenades sont lancées- les blindés patrouillent dans les quartiers universitaires.
25 novembre Manifestations violentes devant les hôtels – des vitrines sont brisées, etc.
26 novembre Trois étudiants tués au cours de manifestations à Abbassia et Choubra, au Caire - des patrouilles de police sont expédiées aux divers ponts pour y monter la garde - agitation à Alexandrie.
27 novembre Les cours des écoles et des universités sont suspendus jusqu'au 1er décembre.

Ce bilan est celui d'une période particulièrement agitée, et ne concerne que l'activité de la masse estudiantine. Il serait plus chargé si l'on devait y inclure les incidents et les manifestations mettant en cause d'autres couches de la population. Sans doute, les autorités prenaient des mesures préventives pour empêcher les troubles ; mais ces mesures, loin de calmer les esprits, constituaient autant de provocations. (Raoul MAKARIUS)

La jeunesse égyptienne a donc ainsi joué un rôle important dans la décolonisation notamment dans la presse, la littérature et les clubs universitaires où les écrivains ne cessèrent de prendre position. Ils y jouaient un rôle d’avant-garde. Les plus connus sont Youssef Idriss et Abdel Rahman el Charqaoui. Dans ses écrits, Charqaoui n’hésitait pas à mettre en exergue les problèmes sociaux de l’heure. Cette littérature d’inspiration fut si bien accueillie que la presse lui réserva une page chaque semaine. Dans la presse, Saout el Omma devenue par la suite wafd el Misri ouvrit ses colonnes à l’opposition et à tous ceux qui souhaitaient s’exprimer. Ces efforts de la presse réussirent à faire publier régulièrement les jeunes égyptiens. Face à l’hésitation de certain rédacteur en chef, les jeunes adoptèrent une nouvelle forme de publication telle que la « location » des revues qu’ils dirigeaient à leur gré et en assuraient la distribution. Parmi ces revues, nous pouvons en citer : Tali'a (« Avant garde ») , Tataour (« Evolution »), de Osbu' (« la Semaine »), Al Fagr el Guédid (« L'Aube Nouvelle »), et plus tard, en 1947, Al Gamahir (« Les Masses »), en 1950, AI Kateb (« L'Écrivain ») Masr el Fatat (devenue Al Ichtirakya (« le Socialisme ») organe de la Jeune Égypte ; le Biladi (« Mon Pays »), revue du parti saadiste ; le Al Lewa al Gadid (« le Nouvel Étendard »), dépendant du parti Nationaliste ; la Da'oua (« L'Appel »), hebdomadaire des Frères Musulmans.
On retrouvait la jeunesse également dans toutes les agitations politiques qui avaient gagné toute la population. Trois groupes s’ « affrontaient » régulièrement. Les Frères musulmans, les Wafdistes et les Progressistes. Leur différent reposait essentiellement sur la politique intérieure de l’Egypte.

III. La révolution égyptienne
A l’issue de la guerre israélo-arabe (1948), le lieutenant colonel Nasser qui y subit une humiliation avec l’armée égyptienne en sortit convaincu de la nécessite de renverser la monarchie existante en Egypte, de mettre fin à l’hégémonie britannique et de moderniser le pays. Il forma alors le mouvement des officiers libres auteur du coup d’Etat du 23 juillet 1952 qui déposa le roi Farouk sans effusion de sans.
Le nouveau pouvoir engage tout de suite, la reforme agraire visant à créer des classes moyennes de petits propriétaires terriens, interdit les partis politiques et le parti unique au nom du « rassemblement de la libération » devenu « union nationale » en 1958, puis « union socialiste arabe » en 1962. En 1953, il abolie la monarchie et proclame la république d’Egypte avec à sa tête Muhammad Naguib. A partir de 1954, Nasser négocie le retrait définitif des troupes britanniques du territoire national. Cette négociation aboutie au traité du 19 octobre 1954 qui prévoit, dans les vingt mois, l’évacuation de la zone du canal de Suez occupée par des forces britanniques. A la conférence de Bandung en 1955, l’Egypte par la voie de Nasser, affiche sa volonté de traiter à égale distance avec les puissances étrangères. Le 18 juin 1956, l’Egypte accède à l’indépendance complète avec le départ définitif des troupes britanniques.

Conclusion
Au terme de ce travail où il a été question de réfléchir au sujet du nationalisme égyptien, nous avons tout en présentant la situation coloniale de l’Egypte, vu que le nationalisme égyptien est né depuis fort longtemps avec Mehemet Ali et qu’il n’a nullement disparu au cours du temps qu’a duré la colonisation. Seules les actions des différents acteurs tels que les mouvements politiques, les jeunes, ou encore les individus isolés ont permis à l’Egypte de se débarrasser de son « maitre » colonial. C’est donc à ses forces internes que l’Egypte doit sa véritable indépendance acquise en 1956 au prix de multiples résistances et stratégies. Bien que tous les acteurs n’aient pas toujours eu les mêmes méthodes, l’objectif fut cependant le même : libérer l’Egypte et c’est à ce juste titre que leurs combats pour la liberté doit être salué. Selon l’historien Burkinabé Joseph KI-ZERBO, « il s’agit en fait ici d’un réveil national, du Risorgimento d’une personnalité qui tente de se poser en s’opposant au pouvoir établi. ….. Le nationalisme africain a débuté dès les premiers antagonismes avec les étrangers, et n’a jamais complètement disparu. La période coloniale a constitué néanmoins une phase historique durant laquelle ce nationalisme domestiqué ou écrasé ne pouvait s’exprimer que sous forme de révolte ».



Bibliographie
1. Joseph, KI-ZERBO, Histoire de l’Afrique Noire, Paris Hatier, 1972
2. Raoul MAKARIUS, la jeunesse intellectuelle égyptienne au lendemain de la deuxième Guerre Mondiale, Paris Mouton & Co, La HAYE, 1960, pp50-56/92-100 (version électronique)
3. www.worldlingo.com
4. Encyclopédie Microsoft Encarta 2009
5. www.cairn.info
6. www.clio.fr

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