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COMMENT PRENDRE LA PAROLE EN PUBLIC

Introduction
Bien que certaines personnes aient le don d’improviser, prendre la parole en public reste un art qui nécessite un minimum de précautions dont la maitrise peut permettre même au plus timides de s’en sortir aisément et parfaitement. La réussite d’un tel exercice passe par plusieurs phases fondamentales parmi lesquelles, la phase de préparation et celle de la présentation. Comme l’indique le titre de notre exposé comment prendre la parole en public, nous voyons qu’il est ici question de communiquer avec un public. D’où la nécessité de le connaitre (I) parce que ne pouvant communiquer avec un public inconnu. Ensuite, communiquer avec un public, ce n’est pas seulement pour transmettre un message, mais aussi pour transmettre un message bien construit. Ceci nous amène à nous pencher sur le problème de la construction (II) et celui de la formulation du message (III). Après tout cela, vient enfin l’épineuse question de comment vais-je présenter (IV)? L’objectif de cet exposé est de vous familiariser avec la présentation.

I. La connaissance de l’auditoire
Dérivé du mot latin auditorium, l’auditoire se définit selon le Larousse de poche 2009 comme étant un lieu où l’on s’assemble pour écouter ; Selon l’ouvrage Rédaction administrative et expression orale comme outil de décision de JACQUES NGUELA, l’auditoire renvoie à l’ensemble des personnes qui assistent à un cours, à une conférence, qui écoutent un discours. De ces définitions ; il en ressort que l’auditoire se doit d’être maitrisé de manière à faciliter la communication. Pour se faire, il faudrait tout d’abord connaitre la nature du public à qui devra être transmis le message afin de se sentir plus à l’aise dans la transmission de ce dernier. Certains facteurs entrent ainsi en jeu à savoir le langage, les preuves, les arguments et exemples familiers aux récepteurs.

1. Connaissance de l’auditoire en générale
L’analyse de l’auditoire, élément indispensable à la communication en public suppose une création de l’esprit suffisamment consistante qui correspond à la recherche d’une technique d’argumentation idéale qui s’appliquerait à tous les auditoires en général. C’est ainsi que Pelerman dans son traité de l’argumentation explique que « la recherche d’une objectivité, quelque soit sa nature, correspond à cet idéal, à ce désir de transcender les particularités historiques ou locales de façon que les thèses défendues puissent être admises par tous »
Cependant il convient de souligner l’utopie de la considération d’un auditoire universel et général. Il serait dès lors plus judicieux de se focaliser sur un ensemble concret d’individus réunis en vertu de certaines circonstances précises au détriment de la considération d’un public ou d’un auditoire universel ou général. La définition selon laquelle l’auditoire réel serait un ensemble concret d’individus réunis en vertu de certaines circonstances suscite des interrogations sur la manière dont il a été regroupé, certains rassemblements étant fortuits ; d’autres intentionnels.
Un auditoire est dit fortuit lorsqu’un groupe de personnes se retrouve de façon imprévue et spontanée. C’est le cas des rassemblements autour d’un accident.
Un auditoire est dit intentionnel quand les auditeurs se sont regroupés à dessein, poursuivant un but précis. C’est le cas de ceux qui assistent à une conférence.
2. Analyse de l’auditoire
L’analyse d’un auditoire est une opération par laquelle l’orateur amasse des données statistiques sur son public, dresse les grandes lignes de son portrait moral, recherche les relations qu’il peut avoir avec ce public et avec le sujet dont il traitera ? Ces données permettront l’adaptation du message à ce public. Cependant ces données ne sont qu’indicatives. Il s’agit de:
 La connaissance
Lors d’une communication en public il faut savoir quel est le degré de connaissance de l’auditoire. C’est ainsi que sur un thème identique plusieurs approches d’argumentation différentes pourront être élaborées selon qu’il s’agit des scientifiques ou des profanes… De plus, il est prudent d’être attentif afin d’éviter les préjugés sur l’auditoire.
 L’expérience
 L’intérêt
 L’attitude
Ces 4 aspects permettront à l’orateur de prévoir les réactions de son public.
3. Rapport entre l’orateur et l’auditoire
Quel que soit le sujet traité, l’auditoire s’identifie ou non à l’orateur et manifeste envers lui des sentiments de confiance ou de méfiance, d’admiration ou de scepticisme. La connaissance de ces sentiments et attitudes, quand elle est possible, s’avère d’une grande utilité. Cette partie est donc la plus déterminante parce qu’elle nous permet de gagner la confiance du public. L’orateur qui réussira le mieux sera le mieux sera semblable en tous points à ses auditeurs. Mais aussi l’orateur qui domine son auditoire par l’âge, l’expérience, la scolarité et la compétence etc. sera plus efficace.

II. Formulation du message
1. Enonce du thème et identification des objectifs
Le thème, c’est la question dont on va parler. Généralement, à ce niveau de préparation l’orateur a déjà fait une idée de ceux dont il va traiter. C’est par exemple le cas d’un expert invité à présenter le résultat de ses recherches ou à prendre la parole en public. La question qui revient très souvent en ce moment à l’esprit est « de quoi vais-je parler ?» l’essentiel pour l’orateur est de faire sa sélection en fonction de ses gouts, ses intérêts et ses connaissances personnelles. C’est la raison pour laquelle il doit se fixer des objectifs à atteindre afin que son message passe. En termes d’objectif, on a les objectifs généraux et les objectifs spécifiques.
 Objectifs généraux
Ces objectifs sont de façon générale l’information et la persuasion. Ils s’intéressent au comportement que l’on voudrait voir l’auditoire adopter. De ce fait, l’orateur en vue de faire acquérir des connaissances, d’inculquer de nouvelles convictions, d’inciter à l’action ou de stimuler l’enthousiasme va se résumer en objectifs secondaires.
Objectifs généraux Objectifs secondaires
• Informer
• persuader Faire acquérir un savoir
- Convaincre d’une proposition
- Inciter à l’action
- Stimuler l’enthousiasme

 Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques ont pour but d’éclairer, préciser l’orientation énoncé dans les objectifs généraux et dans le thème. Ces objectifs sont des réactions précises que l’on cherche à susciter chez l’auditoire. Il est important que ces objectifs soient adaptés à l’auditoire visé.
Par exemple, pour une conférence portant sur l’alcoolisme, si nous avons à faire à un groupe de jeunes gens, notre objectif spécifique sera de leur faire connaitre la dépendance et les ravages physiques et les ravages psychologiques que peut causer l’alcool et inciter à en faire une consommation modérée. Si par contre il s’agit d’un groupe d’alcooliques actifs, l’objectif sera plutôt du genre à rappeler les ravages causés par l’alcool, faire connaitre les moyens possibles pour en guérir et inciter à en limiter la consommation.
La connaissance de ses objectifs permet à l’orateur de définir les voies et moyens pour les atteindre.
2. Orientation de la recherche et collecte des informations
La collecte des éléments est une étape essentielle durant laquelle l’orateur amasse les divers éléments (documentation, enquêtes, témoignages, statistiques…) qui lui serviront à construire son message. Elle vise à faire ressortir le plus de données possibles sur le sujet à débattre. L’orateur doit toujours porter en lui la substance de ce qu’il veut communiquer. En plus du contenu, il doit offrir suffisamment d’intérêt pour retenir en public. Il faut par conséquent bien se documenter pour s’élever au dessus des lieux communs. C’est le but visé par la recherche c’est- à -dire de trouver et de réunir ces arguments. Un adage bien connu dit que pour trouver, il faut savoir ce que l’on cherche. L’orateur doit donc se poser des questions précises sur la nature de ce qu’il recherche en fonction de l’énoncé de son thème et de la définition des objectifs.

III. Construction du message
1. De l’organisation en générale
L’organisation est l’agencement d’éléments multiples en une structure bien ordonnée dans le but d’en tirer le meilleur fonctionnement possible. Pour l’orateur, organiser son allocution c’est mettre en ordre les matériaux qui ont été amassés durant la recherche, de façon à en produire en système cohérent, construit pour faciliter la réussite des objectifs visés. L’organisation tire ainsi son fondement d’une nécessité d’ordre qui est le souci de la plus part des gens, car nul n’est sans ignorer que la réussite d’une campagne politique ou publicitaire réside dans sa bonne organisation et structuration.
L’organisation est indispensable à tous les points de vue, elle permet à l’orateur de comprendre la signification des informations qu’il a réuni et de savoir comment les utiliser en construisant un ensemble cohérent. C’est également elle qui permet la bonne compréhension du message dans la mesure où elle favorise la mémorisation quelque soit le niveau intellectuel de l’auditeur. Le succès d’une communication orale dépend ainsi de son organisation, elle dirige la construction du message, en mesure la transmission efficace et crée des conditions favorables à la bonne écoute.
2. Plan du message
Le plan est le moyen de bâtir un sujet d’idées cohérentes, il peut être définit comme un projet élaboré comportant une suite ordonnée d’opérations destinées à atteindre un but. Le plan ne s’improvise pas, c’est la résultante d’une série, il doit ainsi être pensé, préparé travaillé, raturé et recommencé. Il doit se faire par écrit pour pouvoir apprécier sa structure dans son ensemble. Il comporte généralement trois parties qui sont les suivantes :
Premièrement, l’introduction qui est l’entrée en matière, elle doit prendre environ 10% du temps consacré à l’exposé. L’attention de l’auditoire ne doit pas être perdue avec une trop longue introduction, car elle a pour but de préparer l’esprit de l’auditeur. Son rôle est d’attirer l’attention, de susciter l’intérêt, de présenter le sujet c’est- à -dire le thème et révéler l’objectif poursuivi.
Deuxièmement, nous avons le corps du message qui est également le développement. C’est le résultat du plus gros travail effectué par l’orateur, il est la mise en ordre et en forme du contenu du message et consiste à tabler sur les résultats de l’auditoire et des circonstances de la communication pour un plan détaillé, qui comprend des idées principales au travers desquelles sont regroupées des idées secondaires et des matériaux servant d’appui. A cet effet, il doit être simple et cohérent pour pouvoir être saisissable, que le discours soit long ou cours. Ses idées doivent être claires et précises et ne pas laisser à l’ambigüité. Il doit y avoir un accord étroit, sans contradiction des idées entre elles tout en y établissant un équilibre. Les idées doivent être distinctes et s’exclurent mutuellement. De plus, les idées ne doivent pas être le fruit du hasard mais d’une pensée consciente qui organise.
Troisiement, vient la conclusion qui a pour but de mettre un terme à l’exposé ou au discours. Elle doit en principe être plus courte que l’introduction. Son rôle est de faire un sommaire c’est- à -dire un aide mémoire pouvant prendre plusieurs formes selon les objectifs de la communication et de terminer l’exposé ou l’allocution. Les moyens utilisés sont pratiquement les mêmes que pour l’introduction bien qu’étant employés dans un but différent. Toutefois, la meilleure façon de conclure est de faire référence à l’introduction. L’orateur doit à cet effet rester dans le sujet s’adapter à ses auditeurs au travers de la conclusion et savoir comment terminer. L’importance de la conclusion n’est plus à démontrer car si elle est bonne, elle permettra à l’auditoire de conserver en tête les faits saillant ayant été développés.
3. Power point
Une analyse de ce groupe de mot (power point) montre que l’objectif de ce logiciel est de délocaliser l’attention de l’auditoire sur la personne de l’orateur et de la focaliser sur le message qui est transmis. D’où son nom « power point » (lumière sur l’objectif ).
Le logiciel power point permet de créer des diapositives et des graphiques attrayants pour soutenir une présentation. Notons que les présentations « power point » les plus efficaces sont les plus simple c’est-à-dire celles contenant des tableaux faciles à comprendre et des graphiques qui reflètent bien les propos de l’orateur. L’utilisation des couleurs vives facilite non seulement la transmission du message, mais aussi suscite une émotion chez le public. Il est cependant déconseillé au présentateur de se comporter comme un simple lecteur car l’objectif reste la transmission d’un message.

IV. présentation

Conclusion
Au terme de notre expose ou il a été question de voir comment prendre la parole en public, nous avons vu que la connaissance de l’auditoire est incontournable dans cette activité et qu’en plus de cela, l’orateur doit avoir une bonne connaissance de son sujet et bien le structurer. La prise de la parole en public ou dans un groupe restreint est donc une véritable mise en scène qui débute très souvent quelques jours et parfois des mois avant l’ultime rencontre. C’est un art auquel il faille s’exercer afin de converser comme un être doué de raison car la conversation est un moyen idéal de s’exprimer quand on en a maitrisé toutes les subtilités. Les champions de la conversation ne sont jamais à la merci d’un sujet particulier.

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